Le nombre des constructions illicites annoncé par les services de la DUC de la wilaya de Tizi Ouzou est de 20 000 mais ce chiffre ne correspond pas à la réalité du terrain, selon les élus locaux. C'est ce qui ressort, d'ailleurs, de la journée d'étude sur la mise en conformité des constructions et leur achèvement comme le stipule la loi 08-15 du 20 juillet 2008. Le directeur de l'urbanisme et de la construction a précisé, lors de son intervention, que sur ces 20 000 constructions illicites, seuls 1395 dossiers ont été traités par la DUC et 901 par les commissions de daïras. «Nous n'avons pas procédé à l'exécution de la loi en question deux année après sa promulgation, car les textes d'application ont mis du temps pour arriver. Le nombre des dossiers reçus est très faible. On a beaucoup de retard à rattraper pour assainir la situation avant la fin du délai des cinq années prévues par la loi», a expliqué le DUC. Toutefois, les élus estiment que le nombre avancé n'est pas conforme à la réalité. «On ne peut pas se référer aux chiffres avancés par la DUC, car plus de la moitié des constructions sont illicites dans la wilaya de Tizi Ouzou», a souligné le président de l'APW. «Il y a un problème d'application de la loi. Le dossier est lourd et le citoyen ne présente pas pour régulariser sa situation. Aucun des 30 dossiers que j'ai déposés à la daïra de Makouda n'a été accepté», a laissé entendre le maire de Boudjima qui ajoute que «la commission de daïra rejette beaucoup de dossiers. Elle ne facilite pas la tâche aux concernés. Nous avons aussi des équipements publics, comme des écoles, qui doivent être mis en conformité avec les textes en vigueur». Abondant dans le même sens, le président de l'APC de Larbaâ Nath Irathén dira que «trois ans après de la mise en application de la loi relative à la régularisation des constructions illicites, nous n'avons déposé que 193 dossiers à la commission de daïra et on n'a eu qu'une seule régularisation à ce jour. Il y a une lenteur dans le traitement des dossiers. Il ya des bâtiments administratifs, dont le siège de l'APC, qui sont concernés par cette loi». Pour sa part, le chef de daïra de Tizi Rached a expliqué que dans certains cas, la commission se trouve devant une situation très délicate pour trancher sur la mise en conformité d'une construction illicite. «On a reçu des dossiers qui ont même des décisions de démolition», a-t-il dit. Le wali s'est interrogé, de son côté, sur la nature des blocages rencontrés aussi bien par le citoyen que par l'APC pour l'exécution de ladite loi. « Aujourd'hui, on est là pour situer les blocages afin d'y remédier et procéder à l'éradication des constructions illicites sur les biens de l'Etat ou privés», a déclaré M. Abdelkader Bouazghi.