Malika Taghlit, reporter-photographe à El Watan, organise à partir de mardi prochain une exposition au Centre culturel islamique, situé en face de la mosquée Ibn Badis, à Alger-Centre. La photographe nous revient, cette fois-ci, avec des clichés pris sous d'autres latitudes, loin du Sahara occidental qui distingue ses expositions. « Je m'efforce de présenter un Islam positif », résume Malika Taghlit. Point d'islamistes hargneux dans ses images, mais tout juste des individus vaquant à leurs occupations. De parfaits Britishs en somme. La photographe s'est efforcée d'aller dans des quartiers où la communauté musulmane de toutes origines est présente. A la grande mosquée de Regents Park, dans le magasin de viande hallal, dans Baker Street ; les musulmans ne détonnent pas du paysage. « En plus des musulmans des pays du Maghreb ou du Moyen-Orient et même des Pakistanais, j'ai pu rencontrer plusieurs convertis de fraîche date, des Européens de souche qui ont accepté d'embrasser l'Islam sans renier cette part d'eux-mêmes. J'ai trouvé un Londonien, devenu musulman depuis 5 ans, vendre le Livre Saint aux abords d'un marché, ou encore cette Polonaise rondouillarde, qui s'est convertie à l'Islam il y a 10 mois, attendre dans son nouvel accoutrement le bus. Tous vivent leur foi sans se sentir complexés », assure Malika. Londres est devenu pour beaucoup de musulmans, souvent persécutés chez eux, une terre d'accueil. Des Anglais, contrairement aux Européens continentaux, ne s'appesantissent pas sur l'origine raciale ni même sur les convictions individuelles des étrangers, seule compte pour eux l'entente entre les communautés en Grande-Bretagne, fait remarquer le reporter qui y a séjourné à plusieurs reprises. Le reporter fait pièce aux images d'activistes hargneux haranguant la foule sur la place de Finsbury Park ou dans une quelconque mosquée de quartier. Pour elle, le musulman, c'est ce policier qui régule la circulation ou encore ces enfants qui rejoignent avec leurs parents l'école. La burka de ce côté-ci de la Manche ne pose guère problème ; la laïcité à la française ne semble pas faire grand effet au pays de Sa Majesté. Les politiques d'intégration n'ont pas provoqué ces frictions communautaires que l'on retrouve en France. La « perfide Albion » des Français a su, encore une fois, damer le pion à ses voisins européens. Le mérite de Malika Taghlit est de nous montrer cette part de vérité que certains occultent : des musulmans vivent en harmonie avec tous.