Trois syndicats du secteur reprennent la protestation pour soumettre de vieilles revendications. Les inspecteurs de l'Education ne sont pas en reste. La rentrée scolaire de cette année s'est faite hier avec une direction de l'Education (DE) sans directeur. Une absence conjuguée aux multiples revendications que reprennent inlassablement les syndicats du secteur pour faire ainsi accompagner cette rentrée d'une effervescence syndicale qui traduit un mécontentement presque général. Trois syndicats du secteur renouent ainsi avec la protestation à l'occasion de la réouverture des classes. Hier, l'union nationale des personnels de l'Education et de la formation (UNPEF) a tenu, comme annoncé, son sit-in devant le siège de la DE pour rappeler que les situations administratives et financières des travailleurs, y compris les contractuels, restent en suspens. L'UNPEF, qui dénonce « le pourrissement de la situation des travailleurs de l'Education » revendique en gros « la bonne prise en charge de l'avenir de nos enfants et (de) mettre fin au bricolage ». De son côté, le syndicat d'Entreprise des Travailleurs de l'Education (SETE-WB) appelle dans une déclaration distribuée hier dans les établissements scolaires à une journée de grève générale pour demain, mardi, appuyée par un rassemblement devant le siège de la DE. Considérant cette rentrée comme la plus déplorable qu'a connu le secteur, les rédacteurs de la déclaration dénoncent avec vigueur « le bricolage et l'improvisation qui caractérise la gestion de l'école et la situation catastrophique du secteur de l'éducation dans la wilaya ». Les griefs formulés dans la déclaration sont multiples sans compter de nombreux conflits collectifs qui restent pendant et qui polluent l'atmosphère de travail dans plusieurs établissements. Les clignotants sont au rouge avertit le SETE et si des mesures énergiques et immédiates ne sont pas prises, il faut s'attendre à des lendemains périlleux. Les rédacteurs de la déclaration interpellent, les partenaires de la prochaine tripartite à se pencher sérieusement sur les revendications lourdes des travailleurs. Par ailleurs, devant les lenteurs dans le versement de la prime de rendement du premier semestre ainsi que des salaires du mois de juillet et du mois d'août, vécus comme une humiliation par les travailleurs du secteur, le SETE appelle ses adhérents à renouer avec les débrayages à partir du 13 de chaque mois en l'absence du virement des salaires. Cette rentrée scolaire a été marquée aussi par une grève lancée par le SNTE de Béjaïa, le syndicat national des travailleurs de l'éducation. Ses délégués syndicaux ont, à l'issue de l'assemblée tenue mardi dernier, rendu publique une déclaration appel ou ils exhortent les travailleurs du secteur à observer une grève de trois jours. Parfum de révolte Le mouvement de grève sera ponctué par un rassemblement devant le siège de la DE le 16 septembre. Le SNTE entend ainsi dénoncer la « dégradation du secteur et le mépris affiché à l'égard des adjoints d'éducation », qualifiant d'une « fuite en avant » le sort réservé à ce corps par les nouvelles dispositions du statut particulier. Les syndicalistes de Béjaïa reviennent également sur la récurrente question des salaires et indemnités payés en retard. La colère est aussi chez les inspecteurs de l'Education. Dans une correspondance adressée à la présidente de l'association nationale regroupant ce corps, les inspecteurs des trois paliers de l'Education de la wilaya rejettent le décret exécutif portant statut particulier qui les déclasse. Ils revendiquent son annulation et d'associer leurs représentants dans les prochaines élaborations de lois qui les concernent, à l'instar des autres corps de travailleurs. Avec le bouillonnement qui caractérise le secteur, la rentrée scolaire de cette année avec son lot d'appréhensions notamment avec l'introduction du week-end semi universel et les réaménagements dans la plupart des programmes scolaires et des emplois du temps, a comme un parfum de révolte. B. B. , R. O., R. R.