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La baraka de Sidi El Houari
Chroniques oranaises
Publié dans El Watan le 14 - 09 - 2009

Le nom de l'imam Sidi Mohamed El Houari est intimement lié à l'évocation de la ville dont il est devenu le saint-patron éponyme depuis qu'il officie dans sa célèbre zaouïa située près du Vieux Château, non loin de la place de la Perle, au cœur de ce quartier mythique qui renferme à lui tout seul onze siècles d'histoire.
Sidi El Houari est symbolisé par la koubba, maintenue encore en état grâce au dévouement des descendants de la famille du saint. Dans L'inventaire du patrimoine du groupement d'Oran, le Dr Saddek Benkada, historien, nous rappelle que la koubba et la mosquée qui lui est attenante ont été reconstruites en 1793 par Hadj Hadji et Hammou Bou Yzar, descendants de Sidi El Houari, à l'endroit même où ce saint vivait. Le général Didier, de la Société de géographie et d'archéologie de la province d'Oran (SGAPO), dit avoir obtenu des informations de l'un de ses descendants. La koubba contient le tombeau du muphti d'Oran, Si Hassan Boulahbal, décédé en 1947. Il est de notoriété qu'un voyageur de passage dans cette cité au commerce florissant vienne demander la baraka à ce célèbre théologien soufi très sollicité par les grands de ce monde. De nos jours, cette pratique est devenue une coutume pour les nouveaux résidants venus chercher la prospérité à Oran, la ville aux deux majestueux lions. La légendaire hospitalité de sa population est d'ailleurs inscrite dans les armoiries de la ville. De nos jours aussi, les nouveaux mariés font le tour d'honneur dans les « bas quartiers » sans rater la visite au mausolée, suivie d'une offrande à la « m'qadma », chargée de l'entretien de la bâtisse. On a même vu les candidats aux élections locales demander la bénédiction du saint pour avoir le plus de voix possibles. Au fait, pourquoi Sidi El Houari s'est-il installé à Oran et non à Mostaganem, ville plus proche de son village natal, Kelmitou, au cours de ce XVe siècle ? s'interrogent souvent les chercheurs, dont Mme Carlier Soussi qui a travaillé sur « la vie socioéconomique à Oran au XIIe siècle ».
D'autres informations fournies par le savant chroniqueur, Ibn Meriem, laissent penser que cette installation est liée aux intérêts des commerçants de la Cité, soucieux de préserver leurs biens en les mettant sous la protection d'un « wali ». A cette époque, la croyance de la population en la puissance du saint contribue à maintenir le climat de vénération mêlé de crainte à l'égard de ceux dont on ne veut pas attirer sur soi le courroux. En d'autres termes, dans la vie sociale de tous les jours, le sentiment de crainte et de peur à l'égard de tout ce qui peut apparaître illicite ou blâmable par le « wali » est ressenti par tous les Oranais. Aussi, c'est à ce dernier que la population s'en remet pour régler ses problèmes d'ordre juridique ou autres, car on croit en sa justice infaillible. Fort de son autorité morale et religieuse, il profite aussi de la faiblesse du pouvoir politique pour se donner le droit de protéger et de punir. La croyance en la justice infaillible du « wali » lui confère de facto une influence politique et sociale certaine dans la pratique de tous les jours. Dans la société oranaise du XVe siècle où la religion imprègne chaque acte de la vie quotidienne, il ne semble pas rare que pour échapper aux méfaits de certains, on contracte, en quelque sorte, une assurance d'un wali, relève-t-on. Il semble que ce privilège de protection n'est pas accordé à toute personne pieuse. Sidi El Houari définit lui-même les critères qu'il faut pour user de ce privilège : « Celui-là seul a le droit d'avoir une zaouïa et d'accorder sa protection aux autres, qui jouit lui-même de la protection divine, à la personne ou à l'honneur duquel nul ne peut attenter, et qui peut tout au moins, rien qu'en les touchant ou en les faisant toucher du bout de son vêtement, faire éprouver des douleurs aiguës à ceux qui s'avisent de nuire ou de s'attaquer à ses protégés, sinon, il trompe les gens. Ces garanties accordées par le « wali » ne sont pas gratuites. Quand des commerçants lui rendaient visite, il les engageait à payer la « zakat » qui est, disait-il, une sorte de purification de la fortune ». L'argent collecté servait à entretenir la zaouïa. Sidi Mohamed El Houari fonda la première zaouïa la plus importante d'Oran. Située près du Vieux Château, elle était composée à l'origine d'un petit bâtiment. Mais, devant l'afflux des étudiants venant de lointaines contrées pour profiter du savoir de cet imam et son disciple Ibrahim Tazy, ce dernier dut l'agrandir. Il la dota d'une mosquée, de jardins potagers, de medersas, d'un étage avec des chambres destinées aux étrangers qui y viennent en visite, de bains, de réservoirs d'eau et d'une bibliothèque. Ibrahim Tazy occupait lui-même l'étage. Les étudiants d'Oran et d'ailleurs assistaient aux conférences du Maître. Mais la zaouïa est avant tout un centre d'orientation religieuse. Grâce à sa renommée, Sidi El Houari assure la direction spirituelle de toute l'Oranie, relève-t-on auprès de Mme Carlier Soussi. C'est son disciple Ibrahim Tazy, celui qui réalisa le premier réseau d'adduction en eau de la ville, qui était désigné pour la récitation du Coran. Il avait, raconte-t-on, la voix la plus belle. « Il était une insigne merveille de la puissance de Dieu sous le rapport de la clarté et l'élocution et de l'observance des règles qui concernent la lecture du Coran ». Mais l'année 1439, un grand événement va secouer Oran où l'on apprend la mort du savant théologien Sidi Mohamed El Houari, plus exactement le 12 septembre 1439. Son disciple Ibrahim Tazy décédera dans la même ville en 1463.


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