Rappel De toutes les illustres figures ayant marqué l'histoire profonde d'Oran, la plus célèbre est, sans conteste, le cheikh Mohamed Benamar El-Houari El-Maghraoui, plus connu sous le nom de Sidi El-Houari. Ce saint homme est né vers 1350-1351 dans le village historique de Sour (ex-Kalmetto), relevant de la daïra de Aïn Tedeles, dans la wilaya de Mostaganem. Il mourut à Oran le matin du 12 septembre 1439, à l'âge de 89 ans. Le mausolée de l'imam, qui compte parmi les plus grandes richesses du patrimoine historique de la capitale de l'Ouest, est niché au c?ur du quartier séculaire de Sidi El-Houari. Fondé en 1793, une année après la libération de la ville d'Oran de la domination espagnole, cet édifice accueille quotidiennement une foule de visiteurs en quête de la sainte «baraka». Mais la plus grande affluence est notamment enregistrée le samedi, jour de la disparition de l'homme. Jeunes et moins jeunes, toutes catégories sociales confondues, nouveaux couples, mères portant bébé dans les bras, célibataires, en provenance de différentes régions du pays, viennent s'asseoir dans le petit sanctuaire orné de faïence, attendant patiemment le moment du rituel qui consiste à exprimer son v?u en tâtant la soie recouvrant le «tombeau» supposé renfermer la sépulture du saint homme. Auparavant, le visiteur n'aura pas failli à la tradition d'allumer une bougie, fournie par la gardienne des lieux (la «m'qadma») dont la bienveillance est souvent récompensée par quelques billets. Outre l'aspect populaire qui imprègne l'environnement culturel de ce monument, le plus étonnant est que de rares personnes, parmi celles qui s'y recueillent et, de manière générale, parmi la population locale, savent que Sidi El-Houari n'est pas enterré dans ce mausolée. En vérité, le mystère lié à l'endroit où se trouve sa tombe demeure entier, comme en témoignent les ouvrages consacrés à la vie de l'homme, tel La ville d'Oran à travers l'histoire, paru en langue nationale en 2002 sous la plume de Yahia Bouaziz (ed. Dar El-Gharb). (à suivre...)