Environ 200 travailleurs de l'Entreprise des carrières de la ville d'Alger (ECAVA) ont observé hier un sit-in de protestation au siège de l'UGTA dans le but de dénoncer « les agissements » du président-directeur général de l'Ecava. Ils sont à leur 8e jour de protestation. « Nous sommes ici pour dénoncer un crime économique, entre autres, la mauvaise gestion et la corruption ambiante dans notre société », indique un membre du collectif des travailleurs de cette entreprise, rencontré sur les lieux. Après avoir saisi les autorités concernées, sans résultat, ledit collectif sollicite l'intervention du président de la République. Précisément, les travailleurs accusent le PDG de l'Ecava, dans une lettre adressée à Bouteflika, portant la signature de 184 ouvriers, et dont nous détenons une copie, « de détournement de deniers publics, vol de matériel, détournement de produits finis par la minoration des factures de vente et spéculation sur les ventes de produits finis ». Le même collectif souligne encore que « cette situation porte atteinte à la pérennité de l'entreprise ainsi qu'à l'économie nationale », en estimant que ce responsable « persiste dans sa mauvaise conduite (…) jusqu'à faire exclure par mesure de représailles un membre du conseil syndical et qui est de surcroît membre du comité de participation, connu pour son intégrité (…) ». Les travailleurs disent ne pas cautionner cette décision d'exclure un cadre syndical, d'autant plus que ce dernier jouit, lit-on dans la missive, « de la confiance des travailleurs dans leur écrasante majorité ». Ceci étant, le collectif des travailleurs de l'Ecava interpellent le président de la République afin de mettre un terme, indiquent-ils, aux « agissements graves et actes de gestion illégaux » du PDG de l'entreprise.