Les appréhensions des parents d'élèves se sont avérées finalement fondées, la nouvelle rentrée scolaire a été sérieusement perturbée dans beaucoup d'établissements à travers la wilaya. Des écoles en chantier ont été ouvertes à l'occasion, sans se soucier des conséquences sur les élèves. A l'école primaire Dahmani-Djillali de Haï Radar, dans la banlieue sud de la ville de Chlef, des parents ont refusé de faire admettre leur progéniture dans ces conditions mais ils ont fini par accepter le fait accompli. « Nous ne pouvons rien faire face à cette situation, nous sommes face à un dilemme : soit que nos enfants restent à la maison, soit qu'ils regagnent l'établissement dans l'état actuel des choses. Le choix est certes difficile mais nous avons opté pour la scolarisation de nos enfants en dépit des conditions particulièrement difficiles. Toutefois, nous dégageons notre responsabilité quant aux conséquences qui pourraient en découler », nous ont indiqué des parents d'élèves, l'air dépité. L'établissement en question est toujours en chantier, des gravats et des matériaux de construction jonchent la cour. Les élèves occupent une partie de l'école, tandis que des maçons s'affairent en face pour terminer les travaux de remplacement des locaux en préfabriqué. Le danger est partout et les élèves doivent faire attention pour ne pas tomber au milieu de ce piège qui ne dit pas son nom. Même constat à l'école Hocine-Beciri dans l'agglomération voisine d'Ouled Mohamed, où les élèves ont dû subir le même sort. Malheureusement, ces exemples ne sont pas des cas isolés, puisque des parents d'élèves d'autres communes vivent la même situation. A El Marsa, par exemple, c'est un lycée non achevé qui a été réceptionné et mis en service alors qu'il manque de tout et représente un grand danger pour les élèves. Des personnes très au fait des rouages de l'administration en imputent la responsabilité aux services qui n'ont pas daigné, selon elles, prendre les dispositions nécessaires pour lancer ces projets à temps. Les autorités, pour leur part, persistent à faire admettre que la rentrée s'est déroulée dans des conditions normales, citant à ce propos la réception de 10 nouveaux CEM et 4 lycées. Elles se sont contentées néanmoins de visiter un seul établissement situé, de surcroît, à quelques encablures du siège de la wilaya. Pis encore, le premier responsable admet que le taux de surcharge des classes est de 41%, ce qui constitue, faut-il le souligner, une contrainte de plus pour les enfants scolarisés.