Il y a un an, les fondements de la finance mondiale étaient secoués par les difficultés sans précédent que vivaient les banques américaines, à l'image de Lehman Brothers que les placements immobiliers à risque ont fini par entraîner dans une chute fatale. A l'aube du lundi 15 septembre 2008, après d'âpres tractations pour trouver une issue à la crise qui la secouait, la banque d'affaires prenait le monde par surprise en annonçant son dépôt de bilan après 158 ans d'activité. Lehman Brothers, dont la valorisation boursière avait fondu de 90% en un an, croulait finalement sous le poids des centaines de milliards de dollars de placements adossés à des créances immobilières à risque. Sa chute provoque alors l'effondrement du système financier mondial et des craintes de revivre une seconde « grande dépression » comme celle de 1929. La faillite de Lehman Brothers a en fait mis à nu les défauts du système de régulation et de surveillance bancaire américain, qui reste toujours lacunaire un an plus tard, malgré le projet de réforme voulu par le gouvernement de Barack Obama. Il faut savoir que depuis la faillite de Lehman Brothers, plus de cent banques américaines ont mis la clef sous la paillasson. Le président américain Barack Obama a voulu marquer l'anniversaire symbolique de la crise financière en expliquant, dans un discours à deux pas de Wall Street, comment il comptait empêcher que les Etats-Unis ne se retrouvent à nouveau au bord de la catastrophe. Un an, jour pour jour, après la crise qui a atteint le système financier américain puis toute l'économie mondiale, Obama défend l'action qu'il a menée depuis qu'il a pris le 20 janvier, la présidence d'un pays « au bord du précipice », selon ses mots. Après des interventions de renflouement de l'industrie et de la finance qui lui valent la fureur de ses adversaires, il entend s'exprimer sur le désengagement de l'Etat et sur la manière de réformer une économie encore fragile pour assurer une croissance durable. « L'hiver dernier, ce pays faisait face à sa pire crise économique depuis la grande dépression », a-t-il dit mercredi dernier. « Nous perdions en moyenne 700 000 emplois par mois. Le crédit était gelé et notre système financier était près de s'effondrer. » « Grâce à l'action audacieuse et déterminée menée depuis janvier, je peux dire avec confiance que nous nous sommes éloignés du gouffre, économiquement », a-t-il dit à la tribune du Congrès. Le directeur général du Fonds monétaire international (FMI), Dominique Strauss-Kahn, estime pour sa part, dans une récente déclaration en France, que « la crise financière est bien derrière nous » mais que « le chômage allait continuer à augmenter pendant des mois et des mois, notamment en Europe ». M. Strauss-Kahn plaide pour « une accélération » des réformes en matière de régulation financière. « Cela fait maintenant près d'un an et demi qu'il y a un assez large consensus », entre les Etats en matière de régulation financière, « le problème c'est qu'il ne conduit pas à des décisions suffisamment rapides », a déploré M. Strauss-Kahn.