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Les fondamentaux de la politique occidentale

Sa domination sans partage repose sur l'usage massif de la force brutale. La clé qui explique le mieux sa domination sur le monde est la rapidité avec laquelle il propage la guerre. Il a écrasé le monde non pas parce que ses idées, ses valeurs, sa religion étaient supérieures, mais plutôt grâce à sa force d'organiser et d'utiliser la violence à l'échelle planétaire. Il impose l'intégration des économies non occidentales dans un système économique par l'intermédiaire du FMI, de la Banque mondiale, de l'OMC et des autres institutions politiques et économiques internationales.
L'Asie, l'Afrique, l'Amérique latine et le Grand Moyen-Orient représentaient pour lui le monde à conquérir. Dans la première moitié du XXe siècle, Carl Schmitt (1888-1985) avait inventé le concept de la théologie politique. Il a couché sa théorie sur la politique internationale occidentale dans un livre intitulé La théologie politique, (Editions Gallimard, traduction française, Paris, 1988, 188 pages). Schmitt compare le domaine de la politique à celui de la religion. Il a fait des préceptes théologiques une base fondamentale à la théorie de l'Etat. A titre d'information, les traités de Westphalie en 1648, ont défini le concept d'Etat-Nation.
Schmitt affirme que les principes de cet Etat ne sont que des préceptes théologiques sécularisés. Le cœur de cette théorie politico-métaphysique est la définition d'une société en opposition à toutes les autres. La politique internationale devient le lieu de distinction du couple ami/ennemi. Ainsi, pour exister soi-même, il faut repérer son ennemi et le combattre. Le couple ami/ennemi est le critère déterminant de la politique. Cette dernière doit être pensée en fonction de l'ennemi (intérieur d'un Etat ou extérieur), autrement dit de la guerre.
La guerre pour Schmitt est l'acte politique par excellence. L'Etat souverain est celui qui décrète l'état d'exception. La guerre est inscrite dans la politique comme le Mal. Un monde sans guerre serait un monde sans êtres humains. Le Dieu religieux devient juge, tandis que le miracle devient l'exception à la jurisprudence. Nous avons vu comment cette théorie de Schmitt a été concrétisée par Bush et son gouvernement en 2001 pour juger qui dans le monde représente le Mal et qui représente le Bien. Schmitt a été admiré pour sa théorie et a fait des émules plus fanatiques, entre autres : F. Hayek, N. Friedmann, B. Lewis et S. Huntington. La théorie de Schmitt a été intériorisée et mise en pratique comme étant l'acteur capital des relations internationales, mais pas seulement. L'issue de la Seconde Guerre mondiale a été un autre acteur qui s'est confondu avec celui de Schmitt pour gérer les affaires internationales, à savoir l'Holocauste (la Shoah).
La politique basée sur l'existence d'un ennemi à combattre et l'Holocauste se sont jumelés pour définir la gestion des relations internationales. Pour les théologiens et les philosophes de l'Holocauste, il n'a jamais existé depuis la création de l'Univers un événement plus grand que l'Holocauste et pour preuve. Hans Jonas a écrit un livre en 1984 intitulé Le concept de Dieu après Auschwitz (Rivage poche pour traduction française Paris, 1994, 44 pages). Nous pouvons lire page 13 : «Mais pour le Juif qui voit dans l'immanence le lieu de la création, de la justice et de la rédemption divines, Dieu est éminemment le Seigneur de l'Histoire, et c'est là qu' «Auschwitz» met en question, y compris pour le croyant, tout le concept traditionnel de Dieu……Dès lors, on devra certainement donner congé au «Seigneur de l'Histoire» Donc : quel Dieu a pu laisser faire cela ? Nous pouvons remarquer, page 34 : «On devrait s'attendre à ce que le bon Dieu brise de temps en temps sa propre règle, l'extrême retenue de sa puissance et qu'il intervienne par un miracle salvateur. Pourtant, aucun de ses miracles salvateurs ne s'est produit ; pendant toutes les années qu'a duré la furie d'Auschwitz, Dieu s'est tu. Les miracles qui se produisent viennent seulement d'êtres humains.…Et moi, je dis maintenant : ‘‘s'il n'est pas intervenu, ce n'est point parce qu'il ne le voulait pas, mais parce qu'il ne le pouvait pas''.»
L'Holocauste est tellement unique dans la création qu'il a changé Dieu en le rendant impuissant selon les théologiens de l'Holocauste. Ce dernier devient plus important que Dieu du moment que l'Holocauste est unique et son unicité est immuable alors que Dieu a changé en devenant impuissant. Aujourd'hui, on peut nier Dieu, l'insulter, insulter ses livres sacrés, les Prophètes, on ne risque rien et on peut même devenir un bon écrivain publié et primé. Mais si on fait le moindre écart en qui concerne l'Holocauste, au mieux on est mort socialement et au pire c'est la prison et même parfois la mort physique ceci en Occident démocratique, le champion des libertés.
Beaucoup de personnes souffrent dans le monde en raison de cette loi scélérate pour laquelle toute l'humanité doit s'incliner et trembler. Au début des années 1990, les massacres en Afrique ont fait plus de 8 millions de morts selon l'ONU (Rwanda, Congo, Burundi) et cela n'a pas fait le moindre scandale. Norman Finkelstein qui est Juif américain, fils de déporté, a sorti un livre d'enquête qui lui a valu le licenciement de l'université (USA) où il travaillait en prouvant que l'Holocauste était une affaire de gros sous, L'industrie de l'Holocauste, Editions La Fabrique, Paris, 2001, 157 pages) qu'ils ont touchés et continuent à soutirer des sommes colossales à presque toute l'Europe et bientôt à toute l'humanité.
Selon Samuel Huntington qui a écrit en 1993 Le choc des civilisations, l'indigénisation du monde est en route à l'assaut de la civilisation occidentale. Dans son livre, page 202, il déclare : «Au début des années 1990, une filière islamo-confucéenne s'est mise en place entre la Chine et la Corée du Nord, d'un côté, et à des degrés divers le Pakistan, l'Iran, l'Irak, la Syrie, la Libye et l'Algérie, de l'autre pour s'opposer à l'Occident.» La Kouchnérisation des relations internationales n'est pas en reste. Le 16 septembre 2007, Kouchner a annoncé qu'il faut se préparer au pire au sujet d'une guerre contre l'Iran. En 1990, Bernard Lewis concluait son analyse des racines de la violence musulmane par ces mots : «Il devrait désormais être clair que nous sommes confrontés à un état d'esprit et à un mouvement qui vont bien au-delà des problèmes des politiques et des gouvernements qui les incarnent. Ce n'est rien de moins qu'un choc des civilisations. C'est la réaction irrationnelle peut-être mais ancienne d'un vieux rival contre notre héritage judéo-chrétien et ce que nous sommes aujourd'hui, et contre l'expansion de l'un et de l'autre.»
Graham Fuller, cité par Huntington page 264 : «Une alliance islamo-confucéenne informelle pourrait prendre corps, non parce que Mahomet (sic) et Confucius sont anti-occidentaux, mais parce que ces cultures fournissent un véhicule à l'expression de mécontentements dont l'Occident est rendu en partie responsable.» Le 27 août 2007, Sarkozy, le chien de garde de l'Empire, dans son discours de politique étrangère, invoqua la confrontation entre l'Islam et l'Occident. A la page 349, Huntington va étonner plus d'un en écrivant : «Dans le même temps, un missile porteur d'une charge nucléaire est lancé à partir de l'Algérie et explose dans les environs de Marseille. L'OTAN réplique par des attaques aériennes dévastatrices contre des cibles situées en Afrique du Nord.»
D'après Huntington, ces missiles porteurs de charges nucléaires ont été installés par la Chine et l'Iran en Algérie. Heureusement que le ridicule ne tue pas, on serait tous morts. Huntington insiste sur le fait que les musulmans ont du mal à vivre en paix avec leurs voisins et qu'ils ont du sang à leurs frontières. Et que les pays musulmans ont des taux de militarisation et indices d'effort militaire supérieurs à ceux des pays de l'Occident. C'est exactement ce qui se passe en Palestine occupée, où les sionistes se présentent comme les victimes et les Palestiniens les agresseurs. On est dans un univers orwellien. Dans son livre La stratégie du choc, Actes Sud, Canada, 2008, 672 pages, Naomi Klein, pp-141-142, écrit : «On trouve l'expression contemporaine de cette méthode de fracture de la personnalité dans la façon dont l'Islam est utilisé comme arme contre les musulmans détenus dans les prisons administrés par les Etats-Unis. Dans la multitude des témoignages qui émanent d'Abou Ghraïb et de Guantanamo Bay, deux formes de mauvais traitements reviennent constamment : la nudité et la profanation des pratiques religieuses islamiques qu'il s'agisse de forcer les prisonniers à se raser la barbe ou à piétiner le Coran, de les enrouler dans des drapeaux israéliens, d'adopter des poses associées aux homosexuels et même de les toucher à l'aide de faux sang menstruel».
«Comme la torture a pour but de fracturer la personnalité, il faut de façon systématique déposséder le prisonnier de tout ce qui compose son moi, ses vêtements comme ses convictions les plus précieuses. Dans les années 1970, on s'en prenait à la solidarité sociale ; aujourd'hui, on s'attaque à l'Islam.»
La théorie de Schmitt, le premier fondamental de la politique occidentale, sert à répandre les guerres classiques, préventives et humanitaires. Le second fondamental, l'Holocauste, a permis la colonisation de la Palestine et le pillage des Nations. L'Afghanistan, l'Irak, la Libye sont victimes de cette politique. D'autres pays sont programmés en fonction d'un agenda américano-sioniste. Ceux qui sont en train de s'agiter en Algérie comme des mouches bleues dans un bocal, qui au nom de l'Islam, qui au nom de la démocratie, qui au nom des droits-de-l'hommisme pour pousser le peuple algérien à la faute doivent réfléchir à deux fois avant qu'il ne soit trop tard et pour eux et pour l'Algérie et pour leurs descendants.
Ces gens doivent savoir qu'ils ne sont ni savants théologiens jurisconsultes ni démocrates républicains ni défenseurs des droits de l'homme en appelant l'impérialisme sioniste à venir les aider en Algérie pour les libérer. L'impérialisme n'a pas d'états d'âme ni amis ni copains, que des intérêts. Nous nous débrouillons entre nous pour régler nos problèmes. Et si ces gens, qui ne sont que des idiots utiles, insistent dans leurs délires grotesques, ils finiront comme Mohammed Bellounis et beaucoup d'autres avec la malédiction eschatologique et celle de l'Histoire.


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