Les travailleurs de la briqueterie-tuilerie de Médéa, filiale de l'Entreprise des produits rouges du Centre (EPRC), sont, encore une fois, montés au créneau la semaine écoulée pour dénoncer la décision de soumettre leur usine à la privatisation aux dépens de leur droit à la reprise comme stipulé par la réglementation. Refusant de se voir sacrifier sur l'autel des appétits de toutes sortes, les salariés entendent mettre toute leur énergie pour défendre leurs intérêts et faire aboutir la procédure de reprise qu'ils ont entamée depuis plusieurs mois. C'est, d'ailleurs, au cours d'une réunion de coordination du bureau syndical qui s'est déroulée le 9 février dernier au siège de l'unité que l'information relative à la cession de l'usine a été confirmée par le gérant. Ce dernier fera part aux membres du bureau de coordination de l'existence d'un fax émanant de la direction générale du groupe et faisant état de la « visite » d'un acquéreur. Solidairement, les travailleurs s'opposèrent à l'entrée du visiteur qui a dû quitter les lieux après avoir eu un court entretien avec le gérant au seuil de la porte d'accès, lit-on dans un communiqué. Dans le PV de réunion n° 01/2005 du bureau syndical, il est noté avec satisfaction la position des travailleurs quant « aux démarches enclenchées par le comité de création et le suivi de l'entreprise conformément au décret n° 01-353 du 10 novembre 2001 relatif au processus de reprise par les salariés des EPE ». En 1998, la procédure de sa mise en vente a été annulée à la suite de l'opposition des travailleurs, car sa situation de bonne santé était corroborée par ses résultats positifs, fait-on savoir. Proposée à la vente une seconde fois, il y a une année, son acquisition par les travailleurs a fait l'objet d'une offre de reprise par 106 salariés sur un effectif des 130 que compte l'unité. La démarche formulée sous forme de soumission auprès de l'organe de privatisation, conformément à la procédure en vigueur en matière de privatisation des entreprises publiques, est restée vaine. Le collectif des travailleurs constitué en société des salariés refuse d'être frustré de son droit légitime qu'il entend faire valoir par tous les moyens que permet la loi.