Rien ne va plus à l'unité EPRC d'El- Achour où les 150 travailleurs se sont regroupés, mardi dernier, devant le siège de l'entreprise pour signifier à l'acquéreur privé qui s'est présenté à 11h50 leur refus d'exécuter l'opération de passation de consignes nécessaire à cette reprise. Les travailleurs et leurs représentants ont accueilli le “nouveau” gérant accompagné d'un huissier de justice et de deux cadres du groupe EPRC à l'extérieur de l'enceinte de l'usine. Selon nos sources, la procédure de passation de consignes prévue le jour même n'a pu avoir lieu en raison de la détermination affichée par les travailleurs et leurs représentants visiblement décidés à ne pas céder leur unité. “Nous sommes prioritaires pour cette cession, et nous avons formulé un dossier conforme à la réglementation auprès de la SGP/IPRS sise à Hydra ; néanmoins cette structure est restée muette jusqu'au jour d'aujourd'hui à notre demande”, affirment les représentants des travailleurs qui ont, par ailleurs, déposé un préavis de grève auprès de l'inspection du Travail d'El-Harrach en signe de protestation contre cette “reprise” qui, selon eux, s'est effectuée à leur insu. Selon le secrétaire général de la section syndicale M. Zeddam, le prix pour lequel l'unité d'El-Achour a été cédée — 38 milliards de centimes — ne représente même pas la valeur du terrain. “notre unité a toujours été convoitée pour son terrain, c'est pourquoi nous refusons qu'elle soit bradée.” Le syndicaliste ajoutera qu'un rassemblement des travailleurs des 17 unités EPRC du Centre aura lieu ici, à El-Achour, dimanche prochain. “Nous sommes toujours mobilisés pour rejeter cette privatisation inhumaine”, conclut-il. Par ailleurs, on a appris que les travailleurs des unités EPRC de Boudouaou, employant plus de 450 travailleurs, à savoir Bouzegza, Amirouche et la Gare 2, et qui figurent sur la liste des entreprises privatisables, ont exprimé, eux aussi, devant un huissier de justice leur adhésion à l'acquisition, par leurs propres moyens, de leurs unités respectives. Reste à savoir qu'elle sera l'attitude des pouvoirs publics, notamment la SGP concernée, face à la montée au créneau des travailleurs des produits rouges qui n'hésitent pas à afficher clairement leur opposition à cette opération de privatisation. M. T.