La polémique autour des plaintes portées par le RCD contre Abdelaziz Bouteflika et Ahmed Ouyahia est loin d'être terminée. Les informations rapportées récemment par la presse nationale faisant état de « l'embarras » dans lequel se trouve la justice algérienne après l'enregistrement des deux affaires en question suscitent déjà des soupçons chez la formation de Saïd Sadi. Le parti suspecte le début « d'une campagne de propagande » visant à désinformer l'opinion publique. « Des officines plus ou moins identifiées distillent des rumeurs qui sont autant d'indices sur la volonté de désinformer l'opinion publique sur les plaintes déposées par le RCD contre un candidat à l'élection présidentielle, un secrétaire général d'un parti politique et le P/APC d'Alger-Centre », estime le RCD dans son communiqué. Ces rumeurs, estime-t-il, ne répondent qu'à un seul souci, à savoir celui de faire croire aux Algériens que le parti aurait fait des erreurs de procédure dans les deux actions qu'il a intentées contre ces deux hauts responsables. « Une propagande sournoise voudrait faire accroire que, s'agissant des deux premières plaintes, le RCD aurait commis une erreur de procédure puisque, est-il suggéré, le chef de l'Etat comme le Premier ministre relèveraient, en cas de faute grave, de la haute cour de l'Etat », dénonce le RCD. A ce sujet, il précise qu'il a déposé plainte contre un candidat à l'élection présidentielle (Abdelaziz Bouteflika) et un responsable d'un parti politique (Ahmed Ouyahia qui est secrétaire général du RND). « Ces deux qualités relèvent de juridictions ordinaires », note la même source. Dans ce sens, le parti rappelle que ses plaintes ont été initiées pour dénoncer « un abus de l'utilisation des deniers et des biens de l'Etat ainsi que le dépassement du seuil légalement prévu dans le financement d'une campagne électorale ». C'est ce qui est reproché au candidat à la dernière élection présidentielle, Abdelaziz Bouteflika. La deuxième action a été intentée contre Ahmed Ouyahia en tant que secrétaire général du RND. Ce dernier est accusé « de diffamation gravement attentatoire à l'honneur et au patriotisme des citoyens ayant refusé la soumission dans un package illégal, illégitime et dangereux pour l'avenir national ». La dernière plainte est portée contre le maire d'Alger-Centre et certains élus de la capitale qui ont attaqué le siège national du RCD, au lendemain du scrutin présidentiel du 9 avril dernier.