Acceptée dans un premier temps, la plainte portée par le RCD contre le maire d'Alger-Centre pour agression contre le siège national du parti n'aboutira pas. La justice vient de signifier au parti de Saïd Sadi que l'enregistrement définitif de cette action est impossible en se référant aux articles 576 et 577 du code de procédure pénale. « Après maintes tergiversations, la justice vient d'invalider l'initiative du RCD en se prévalant d'une interprétation erronée des articles 576 et 577 du code de procédure pénale pour refuser d'ouvrir une enquête », affirme le RCD dans un communiqué rendu public hier. Il n'y a aucun doute, cette attitude de la justice n'est qu'une suite concrète des tergiversations réservées aux deux premières plaintes déposées contre le candidat à la dernière présidentielle, Abdelaziz Bouteflika, et le secrétaire général du RND, Ahmed Ouyahia. Mais le parti ne compte pas baisser les bras. « Le RCD fera appel de cette décision », explique-t-on. Contacté par nos soins, le chargé de la communication du RCD, Mohcène Belabbas, estime que la décision de la justice n'est qu'« un prétexte pour éviter d'ouvrir une enquête sur cette affaire ». « Il y a même une mauvaise interprétation des deux articles de loi cités comme justificatif à la décision du tribunal. C'était juste un faux-fuyant, car les deux articles en question donnent la possibilité au juge de saisir un autre tribunal pour ouvrir une enquête s'il est, lui-même, incompétent. L'incompétence d'un tribunal est déclarée quand l'officier de l'Etat poursuivi est un responsable dans la circonscription où se trouve le tribunal en question. Or, le RCD a déposé plainte au tribunal de Bir Mourad Raïs contre un maire d'Alger-Centre », souligne-t-il. Cette attitude, ajoute le RCD dans son communiqué, discrédite davantage la justice algérienne. « Sans être une surprise, ces manipulations, qui dégradent un peu plus l'image de l'institution judiciaire dans notre pays, posent fondamentalement la question du recours face à l'arbitraire », déplore encore le RCD. Devant cette situation, le RCD met en garde le pouvoir contre les graves conséquences de la manipulation de la justice. « En s'enfermant dans l'irresponsabilité et le cynisme, le pouvoir doit savoir qu'il contribue à disqualifier tout espace de médiation organisé. Les responsables de ce genre de stratégie ignorent que lorsque les chemins de la raison sont systématiquement bloqués, c'est toujours la révolte qui s'impose comme réaction et solution contre l'injustice », souligne le même communiqué. La décision du RCD de porter plainte contre le président de l'APC d'Alger-Centre est intervenue, rappelons-le, suite à « une attaque que ce dernier a mené, le 10 avril dernier, contre le siège national du parti ». Le maire en question était accompagné d'un groupe de jeunes qualifiés par le RCD « de délinquants ».