Ville de vélo par excellente du fait de ses ruelles plates et alignées, Biskra n'offre plus la possibilité aux cyclistes et aux amoureux de la bicyclette de rouler en toute sécurité. Le nombre de voitures circulant au centre-ville et dans tous les quartiers, rendant la chaussée trop dangereuse, dissuade les plus téméraires d'enfourcher leur machine pour aller au travail, faire ses commissions ou simplement se promener. Pourtant, il y a à peine quelques années, chaque maison avait son vélo et parfois plusieurs. Les pères de familles et les grands frères, un panier accroché au guidon, pédalaient vers le marché, les jeunes filles allaient au lycée sur de beaux mini-vélos blancs et les enfants étaient, dès leur plus jeune âge, initiés à la conduite de la petite reine. Celle-ci était l'objet d'attention et de réparation minutieuse et régulière. Les réparateurs de vélos, appelés « cyclistia », foisonnaient au centre-ville, et il n'était pas rare de voir passer en file indienne une formation de l'USB de la section de cyclisme en plein entraînement, En quelques années, la ville a subi de profondes mutations urbanistiques. Aucune piste cyclable. Paradoxalement, l'essor du vélo, qui aurait dû être proportionnel à l'étalement de la ville aux quatre coins cardinaux et la prise de conscience mondiale de favoriser l'utilisation des moyens de transport non polluants, ne s'est pas réalisé pour la reine des Ziban. Bien au contraire, le vélo se meurt dans l'indifférence totale en dépit de ses multiples vertus.