La conférence de presse et le spectacle de Dieudonné, mercredi et jeudi à Alger, suscitent la polémique en France. L'artiste commence à s'habituer à ce genre de réaction. Ses déclarations, rapportées, déformées et mises hors contexte par le site web « proche-orient.info », ont fait réagir la classe politique française. A commencer par le chef du Parti socialiste (PS), François Hollande, qui a, sans prendre le soin de vérifier, appelé au boycott des spectacles de cet humoriste. Cette réaction fait suite à une phrase émise par Dieudonné lors de sa conférence de presse mercredi matin. Contrairement à ce qui a été rapporté, ce n'est pas la shoah qu'il a qualifiée de « pornographie mémorielle », mais la manipulation des médias français qui tombent sous le joug du lobby sioniste. Des médias qui ne cessent de le vilipender. Depuis le passage dans une émission de France 3, il y a des mois, Dieudonné est interdit d'antenne à cause de critiques faites à Israël et d'un humour, jugé déplacé, fait autour du drapeau de l'Etat hébreu. Bernard-Henri Lévy, philosophe, juif d'origine, mène une campagne contre Dieudonné, le traitant de « fils de Le pen », du nom du chef du Front national, parti d'extrême droite. A Alger, une salle comble et un public réceptif ont accueilli Mes excuses, le dernier spectacle signé Dieudonné, l'humoriste par qui arrive le scandale. Au sommaire : sarcasme, courage, revanche et, bien sûr, du rire servis avec beaucoup de talent. Durant près de deux heures, un sourire accroché aux lèvres, il emportera l'assistance dans un long délire burlesque et un tourbillon de rires incoercibles. Lâché et lynché par tous en France, c'est ici, parmi les siens, africains, qu'il décide de tout dire, à sa façon, et sans manières. Son public ne perd pas le nord du rire. Et, surtout, ne le condamne pas. Ici, Dieudonné est avant tout un humoriste, un artiste et n'est pas considéré comme un antisémite, mais comme un anti-sioniste. Ceux qui continuent à s'acharner sur lui n'hésiteront pas à poursuivre leur harcèlement, puisque, même à Alger, il sera épié et ses propos rapportés et déformés. Mais n'en déplaise à ses adversaires, Dieudonné sera ovationné et accueilli à bras ouverts, parce que ce n'était que de l'humour ! Dans son spectacle, il n'y avait aucune place pour la haine ou le racisme. L'ambiance chargée de dérision avait un sens : celui de condamner la « pensée unique » et l'hypocrisie.