La situation des commerçants sinistrés du séisme de mai 2003 est loin d'être réglée à Boumerdès. En effet, six ans après la catastrophe, ils attendent toujours une éventuelle aide de l'Etat pour les pertes qu'ils ont subies et qu'ils n'ont eu de cesse de réclamer. Ces commerçants ne s'expliquent toujours pas leur « exclusion du programme d'aide aux sinistrés ». Ils trouvent « injuste d'octroyer une aide pour la reconstruction des habitations endommagées, mais pas pour la relance d'une activité économique ». La lueur d'espoir suscitée chez ces commerçants par les récentes déclarations des responsables du bureau de wilaya de l'Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA) vient d'être tempérée, sinon totalement remise en cause, par un communiqué de la commission de wilaya de préparation du congrès de l'union locale. De ce fait, un bras de fer oppose l'union locale de l'UGCAA à ladite commission. Les responsables de l'UGCAA de Boumerdès avaient déclaré au début du mois en cours que « 140 commerçants parmi les 1200 ayant déposé leurs dossiers ont obtenu un visa d'octroi d'un crédit bancaire leur permettant la reconstruction de leurs locaux ». La commission sus-citée dément l'information distillée par le bureau local de l'UGCAA soutenant que les dossiers de ces sinistrés sont en cours d'étude pour une éventuelle aide financière. Elle met en garde contre une nouvelle tentative d'arnaque visant les commerçants en question. « Nous démentons ces rumeurs », lit-on dans un communiqué du coordinateur de wilaya de la commission de préparation du congrès de l'UGCAA, M. Karmoune. « Ce n'est qu'une nouvelle tentative d'escroquerie des commerçants sinistrés. Puisque pour que leurs dossiers soient acceptés par le bureau de l'UGCAA de Boumerdès, ils doivent d'abord renouveler leurs cartes d'adhésion à l'union en versant 1000 DA. Or, les frais d'adhésion annuelle à l'UGCAA s'élèvent à 500 DA seulement », lit-on encore dans le même document. Le président de ladite commission souligne : « Officiellement 1060 commerçants sinistrés, classés par les services du CTC de « vert 1 » à « rouge 5 », ont été recensés par la direction du commerce. Parmi eux, 560 ont perdu leurs locaux entièrement lors du séisme ». Et d'affirmer qu' « à ce jour, aucun d'entre eux n'a bénéficié d'une aide de la part de l'Etat ». « D'où sort-on donc ce chiffre de 1200 sinistrés ? » s'interroge-t-il.