A partir de demain, le général de corps d'armée Luciano Gottardo, commandant général de l'arme des carabiniers italiens, sera à Alger pour une visite de trois jours à l'invitation du général-major Ahmed Bousteila, commandant de la Gendarmerie nationale (GN). « Ce contact de si haut niveau permettra de profiter de la grande expérience des carabiniers italiens dans le domaine, surtout, de la lutte contre le crime organisé », nous a précisé, hier, un responsable auprès de la GN. Le phénomène du crime organisé, qui prend de l'ampleur en Algérie, notamment au niveau des frontières terrestres, appelle à une réadaptation du corps de la Gendarmerie nationale aux nouvelles réalités. C'est pourquoi, précise notre source, « il est impératif de s'imprégner des méthodes modernes et de s'outiller auprès des Etats qui ont prouvé un succès certain » devant cette menace. Le corps des carabiniers italiens, est-il indiqué, « a cumulé une expérience qu'ils fait valoir aussi bien à l'intérieur de son pays qu'à l'extérieur ». Il s'agit donc pour la Gendarmerie nationale, poursuit notre source, « d'intensifier une coopération - qui en fait a toujours existé - avec ce corps de sécurité italien, et ce, à travers plusieurs vecteurs comme, par exemple, la formation, le recyclage, les échanges d'informations et les contacts permanents, notamment sur des dossiers urgents ». L'avantage d'une telle coopération est aussi favorisé par la proximité géographique entre l'Algérie et l'Italie ainsi que par l'appartenance à un espace qui s'appelle la Méditerranée. Cet espace est aujourd'hui considéré, par les spécialistes de la criminalité, comme une zone de multiples et intenses trafics (armement, drogue, immigration clandestine...). Au point d'ailleurs que l'OTAN, par le biais du mécanisme du « Dialogue méditerranéen », a mis en place un dispositif de surveillance des navires dans une tentative de réduire la nuisance du crime organisé, notamment en ce qui touche la sécurité des Etats. Si bien que toutes les formes de coopération entre les corps chargés de lutter contre cette menace sont encouragées par l'OTAN. Ce qui fera dire à notre interlocuteur que « les communiqués et les bilans régulièrement rendus publics par la Gendarmerie nationale sont loin de rendre compte, devant l'opinion publique, des réels efforts fournis, mais surtout des véritables menaces qu'est en train d'induire le phénomène du crime organisé aux plans national, régional et international ».