L'immigration clandestine, le trafic de drogue et de véhicules sont autant d'axes de travail prioritaires. Le commandant de la Gendarmerie nationale, le général-major Ahmed Boustila, a reçu, coup sur coup, le chef du corps des carabiniers italiens, le général Luciano Gottardo, et vice-président de l'Office fédéral de la police criminelle allemande (BKA) Falk Bernhard. Ces premiers contacts entre les partenaires sécuritaires tendent à trouver les mesures pratiques pour les échanges des informations d'ordre opérationnel, en matière de sécurité publique, touchant les réseaux de stupéfiants, de véhicules et la lutte contre l'immigration clandestine. Ces axes prioritaires de travail sont une spécialité de la Gendarmerie nationale algérienne qui opère sur un territoire vingt-deux fois plus grand que la Belgique et cinq fois plus grand que la France avec les résultats que l'on sait. Près de 8000 candidats africains à l'immigration clandestine sont refoulés chaque année et des tonnes de drogue, sont interceptées aussi bien dans le Grand-Sud que dans le Nord algérien et les côtes maritimes. Grand spécialiste de la mafia et des épineux dossiers de crimes économiques, le corps de carabiniers italiens apportera sa contribution en ce sens, tout en complétant son déficit sur le dossier de la drogue et de l'immigration clandestine, deux fléaux qui prennent leur source loin des côtes italiennes, dans les frontières sud et ouest de l'Algérie. Les carabiniers italiens s'intéressent aussi au trafic de véhicules, un marché mafieux en pleine expansion et qui connaît un boom inquiétant en Italie, comme partout en Europe. Là, c'est la gendarmerie qui se retrouve en aval de l'opération et c'est l'Italie qui apportera sa contribution en amont. Le caractère transnational de la nouvelle contrebande et des réseaux mafieux oblige à cette coopération et à ces échanges d'information opérationnels. C'est d'ailleurs grâce à la précieuse collaboration de la Guardia civile espagnole que la sécurité algérienne avait pu mettre la main sur un dangereux criminel à Mostaganem, l'année dernière. Concernant le BKA allemand, reçu hier par Ahmed Boustila au siège du commandement général de la Gendarmerie nationale, le responsable de l'information de la GN, le colonel Abderrahmane Ayoub, a parlé d'échanges de points de vue «d'intérêts communs et des perspectives de développement de relations entre les deux institutions pour promouvoir la sécurité des personnes et des biens». Il a été question aussi de «consolider la coopération bilatérale par un protocole d'accord qu'il convient de concevoir de manière à répondre aux besoins de la modernisation et de la spécialisation des personnels de la Gendarmerie nationale, particulièrement dans le cadre des nouvelles menaces criminelles transfrontalières». Le Bassin méditerranéen connaît depuis le 11 septembre 2001 un intérêt croissant de la part des capitales occidentales, concernant notamment les «menaces venues du Sud» et dont l'immigration clandestine pourrait être le vecteur privilégié. Les pays de l'Union européenne ont adopté pour l'année 2005 un vaste programme de lutte contre les réseaux clandestins qui transpercent l'Europe comme du gruyère, mais les résultats, sans le concours de la sécurité algérienne, ne seront que limités. D'où l'importance aujourd'hui de renforcer le travail avec la gendarmerie et les autres corps de sécurité algériens.