Arrivé, hier, à Alger, le général des corps d'armée, Luciano Gottardo, commandant général de l'arme des carabiniers italiens est accompagné de son adjoint et d'autres officiers supérieurs. Une visite de trois jours durant laquelle le patron des carabiniers italiens et la délégation de haut niveau qui l'accompagne auront à visiter plusieurs unités de la Gendarmerie nationale dont notamment l'école des officiers des Issers. Mais au-delà de l'aspect protocolaire, ce déplacement revêt un caractère déterminant dans le cadre de la lutte contre le crime organisé. L'opportunité d'approfondir la coopération qui nous lie déjà aux Italiens et d'amorcer un travail d'échange d'informations opérationnelles. Ceci peut s'avérer être très pertinent dans la mesure où les spécialistes du monde entier s'accordent à dire que le phénomène du crime organisé, tel qu'il se présente, actuellement, ne connaît plus de frontières. L'Algérie a eu à traiter de nombreuses affaires de trafic de drogue, de trafic de véhicules, acheminés des pays d'Europe, et a dû faire face à l'immigration clandestine. Un sujet qui semble, d'ailleurs, intéresser les européens au plus haut point et qui ne laisse pas, non plus, les algériens indifférents puisqu'ils ne ménagent aucun effort pour l'éradiquer. Raison pour laquelle, la Gendarmerie nationale a intégré la lutte contre l'immigration clandestine dans le chapitre du crime organisé pour pouvoir ainsi s'attaquer aux réseaux des passeurs. La GN s'est également dotée d'un logiciel d'identification des plus sophistiqués. Les carabiniers italiens, de leur côté, jouissent de beaucoup de prérogatives dans le cadre de la lutte contre la délinquance financière, le blanchiment d'argent et le démantèlement de réseaux maffieux. Leurs unités d'élite auront certainement beaucoup à apprendre aux éléments algériens dans le cadre de la formation. Mais ce qui importe le plus réside, inéluctablement, dans le rapprochement en matière d'échange d'informations opérationnelles comme c'est le cas avec la Guardia Espagnole. C'est justement grâce à cette même coopération que les autorités algériennes (gendarmerie) ont réussi à identifier le Suisse et les cinq Marocains, arrêtés par les garde-côtes de Mostaganem, comme étant des trafiquants de drogue (voir l'édition de Liberté du 29-01-2004). Après avoir signé le livre d'Or, le patron des carabiniers italiens aura à s'entretenir, aujourd'hui, avec Yazid Zerhouni et Tayeb Bélaïz, respectivement ministre de l'Intérieur et celui de la Justice. à ce propos, il est utile de souligner que l'Algérie accuse un retard et son instrument juridique présente des lacunes face à des situations inconnues jusque-là, notamment pour lutter contre le crime organisé de plus en plus menaçant. Une prise de conscience qui a stimulé une véritable réforme comme c'est le cas pour le blanchiment d'argent. N. S.