Il était tout retourné hier le directeur de l'office du parc national du Tassili, Salah Amokrane ; de la peine, c'est certain, de la colère aussi. « Nous commencions vraiment à croire qu'il allait se remettre sur pattes, se rétablir, mais voilà qu'il nous lâche soudainement ». Il, plutôt elle, puisque il s'agit d'une femelle, est un guépard du Sahara. Un jeune sujet que l'équipe de chercheurs du parc national a tenté de la sauver, en vain. Admise la semaine dernière au Centre cynégétique de Zéralda (ouest d'Alger) pour des soins, la féline a succombé à ses blessures, infligées par des pasteurs du sud d'Illizi, furieux qu'ils étaient contre cette espèce qui ravage leur cheptel. L'acinonyx jubatus hecki, nom scientifique donné à cette espèce, présente dans le désert saharien, dans les savanes d'Afrique occidentale — Niger, Mali, Bénin, Burkina Faso et Togo — est classé en « danger critique d'extinction ». Les populations de ses sous-espèces, réduites et fragmentées et dont le plus grand nombre est localisé en Algérie, ne dépasseraient pas, d'après un chercheur algérien, M. Belbachir en l'occurrence de l'université de Béjaïa, 250 adultes. (lire El Watan du 28 février 2009). Le félin aux capacités incroyables d'adaptation aiguise la curiosité des scientifiques. Dans l'Ahaggar, Belbachir, soutenu par la Wildlife Conservation Society (WCS) Panthera, l'Office du parc national de l'Ahaggar, la Société zoologique de Londres et la faculté des Sciences de la nature et de la vie de l'université de Béjaïa, tente de percer le mystère du guépard du Sahara.