Que ce soit dans la commune du chef-lieu de wilaya ou à Seraïdi sur les hauteurs de l'Edough, ce week-end a été très agité pour les habitants de différents quartiers et cités. Glissements de terrains, affaissements de routes, effondrements d'habitations, mauvaises conditions de prise en charge de familles sinistrées, baraques emportées par des eaux de pluie en furie, explosion d'un transformateur électrique d'une station de carburants ont été à l'origine d'une mobilisation générale des services de la Protection civile et des membres du comité de surveillance de la wilaya. Durant ces derniers jours et jusque tard dans la soirée du vendredi, plusieurs familles affolées habitant les tours du Belvédère à 16 étages, notamment celle surplombant l'école du Beau séjour, avaient refusé de rejoindre leur chez-soi. Un grave éboulement à proximité des fondations de leur tour était à l'origine de leurs inquiétudes. L'affaissement du terrain et une importante coulée de boue ajoutaient à leur affolement malgré les déclarations des représentants de l'urbanisme et de la construction. C'est une situation similaire qu'ont vécue les habitants de Sidi Aïssa avec l'écroulement d'un mur d'une maisonnette vidée à temps de ses occupants. La mauvaise qualité des matériaux de construction, notamment le parpaing, en serait la cause. Rappelons que le secteur de la production des matériaux de construction a fait l'objet d'un intéressement particulier des brigades de contrôle de la direction du commerce de la wilaya de Annaba. Ainsi après les produits de mauvaise qualité ou atteints de péremption, c'est au tour du ciment, moules et parpaings d'être la source d'enrichissement de certains commerçants véreux et des spéculateurs. Alertés par les nombreux effondrements d'habitations, les services de cette direction ont effectué des analyses. Il ressort que s'il n'est pas atteint de péremption, le ciment utilisé ne répond pas aux normes de la construction. Et si la cinquantaine de familles hébergées provisoirement à la salle de sport Safsaf depuis plus de deux années, endure les pires souffrances et maladies, celles hébergées au Centre régional d'éducation physique de Seraïdi (CREPS) sont quotidiennement confrontées au froid, à la faim et à la soif. Livrées depuis des années à leur triste sort après avoir été contraintes de quitter leur foyer de Aïn Barbar sous la menace des terroristes, ces familles vivent le calvaire. Pour étancher leur soif et faute d'eau potable, elles ont été contraintes de faire bouillir de la neige. En cette période de grands froids particulièrement dans l'Edough où est implanté le CREPS, les dons des mosquées et des bienfaiteurs se font rares tout autant que l'intéressement des autorités locales. Chaïba, Sidi Amar, Bouzaâroura, Boukhadra, Sidi Harb sont autant de bidonvilles où l'on meurt à petit feu de froid et de la faim. « Alertés par des voisins inquiets de ne pas les voir depuis plusieurs jours, nous avons découvert toute une famille inanimée car épuisée par plusieurs jours de privations. Nous avons également découvert que pour restaurer ses enfants, une mère de famille passait ses journées à chercher dans les ordures du marché El Hattab alors que plusieurs familles ont été intoxiquées par des produits alimentaires périmés qu'elles ont récoltés d'un dépotoir », a affirmé un imam à ses ouailles lors du prêche du vendredi. Profitant des intempéries et des difficultés d'approvisionnement en lait et produits de première nécessité des localités de Seraïdi, Sid Aïssa et du point dit 8e, des commerçants ont poussé leur appât du gain jusqu'à l'indécence en vendant la bouteille de gaz à 500 DA, le sachet de lait 60 DA, le pain à 30 DA et les légumes secs à 150 DA/kg.