« Nous ne pouvons pas nous substituer aux banques. Ce sont elles qui accordent des crédits pour l'acquisition de véhicules et non les concessionnaires automobiles, pas ceux affilés à l'AC2A en tout cas. » C'est en ces termes que des représentants de grandes marques automobiles se sont exprimés, hier, lors d'une conférence de presse organisée au niveau de la Safex, aux Pins maritimes (Alger). Les conférenciers répondaient à des questions de journalistes sur la possibilité de financer l'achat de véhicules à crédit après la suppression de cette formule pour les banques contenue dans la LFC 2009. « Nous ne pouvons pas remplacer les banques. Ce n'est pas notre activité de faire des crédits automobile. Chacun son métier », ont-il déclaré, tout en précisant que les formules de leasing, comme c'est le cas chez Renault Algérie par exemple, sont destinées principalement aux entreprises, aux commerçants et aux artisans. « Le leasing n'est pas fait pour le grand public », a précisé Stephane Galoustian, DG de Renault Algérie, présent à cette conférence de presse. Plusieurs points ont été soulevés par les concessionnaires automobiles lors de cette réunion, comme ce fut le cas pour la décision d'interdire dorénavant tous les navires transportant des véhicules d'entrer au port d'Alger. « Nous avons fait une opération test avec Renault Algérie pour le débarquement de 400 véhicules au port de Mostaganem. Cela a été une véritable catastrophe non au niveau de l'enceinte du port, mais concernant le débarquement des véhicules et leur acheminement vers les parcs sous douane à Alger », a précisé M. Galoustian. Il a ajouté que les moyens de transport de véhicules font actuellement défaut et que cette opération aurait pris « quelques heures seulement au port d'Alger ». « Comment allons-nous faire pour recevoir des cars-carries transportant 4000 ou encore 6000 véhicules de marques Hyundai ou Kia ? », s'est interrogé Omar Rebrab, vice-président de Hyundai Algérie (HMA). Et d'ajouter que les gros navires peuvent demeurer au large pendant plusieurs jours à cause des intempéries au port de Djendjen. Ce conférencier a déploré l'absence d'encouragement des pouvoirs publics à destination des investisseurs en général et des concessionnaires automobiles en particulier. Il donnera l'exemple du foncier industriel dont le prix du mètre carré, dit-il, est fixé à 10 euros en Europe pour une assiette de terrain viabilisée, alors que chez nous le prix du mètre carré pour une assiette de terrain non viabilisée tourne autour de 300 euros. Dans son allocution, Mohamed Baïri, président de l'Association des concessionnaires automobiles d'Algérie (AC2A), a déclaré que l'AC2A n'est pas contre les mesures visant à protéger l'économie nationale. Leur application se doit, selon lui, d'être progressive et suffisamment préparée avec tous les concernés. « Cela conduit à des mesures et des décisions pas toujours les plus appropriées pour prendre en charge des préoccupations, somme toute, communes, tout en générant des contraintes et des surcoûts pour nos entreprises et des désagréments pour le citoyen », déplore-t-il. M. Baïri confirmera que des contacts sont entretenus avec les entreprises « présentes dans la sous- traitance en général et celles produisant des pièces d'automobiles » et que bon nombre d'entre elles sont « disposées à investir ce créneau, créant ainsi ce fameux tissu industriel que d'aucuns se font le plaisir de dénoncer l'absence ». D'autres points ont été développés par le président de l'AC2A.