Les showrooms des différents concessionnaires de véhicules à Alger ne sont pas pris d'assaut. Des clients se présentent pour se renseigner sur les conséquences de l'application de la nouvelle disposition introduite par la loi de finances complémentaire de l'année 2008, instituant «une contribution des concessionnaires automobiles au soutien des prix des transports publics en commun». Il s'agit tout simplement de la nouvelle taxe variant de 50 000 à 150 000 DA selon le type et la puissance du véhicule vendu, qui sera payée par le concessionnaire. Un impôt qui entraînera, sûrement, une augmentation des prix des véhicules dès la semaine prochaine. C'est du moins ce qu'explique l'agent commercial au niveau du showroom de Renault. «Nous n'avons pas encore reçu les nouveaux prix des véhicules, mais je pense que cela ne saurait tarder. Pour le moment, les tarifs n'ont pas changé, une augmentation interviendrait d'ici la semaine prochaine», explique-t-il. Et de combien sera la hausse ? «Du même ordre que la taxe imposée par l'Etat, je suppose», précise-t-il. Cet avis n'est pas partagé par les agents commerciaux de Peugeot et de Toyota. Au niveau du showroom de Peugeot, les agents commerciaux préfèrent rester prudents, affirmant qu'aucune instruction n'a été reçue pour le moment annonçant une quelconque augmentation du prix des véhicules de cette marque. Cependant, ils n'écartent pas une telle décision dans ce sens par le concessionnaire. «Nous ne savons pas quelle décision sera prise. Pour le moment, aucune hausse n'est annoncée mais nous pensons que ce sera fait demain ou la semaine prochaine», ont expliqué les représentes commerciales de Peugeot. Au showroom de Toyota, le temps est à l'assurance absolue : «Vous pouvez faire votre commande, il n'y a aucune augmentation en vue d'ici à la fin de l'année en cours. Je pense que les augmentations n'interviendront pas avant l'année 2009.» Au showroom de Hyundai, la foule ne se bouscule pas pour finaliser un achat de véhicule, mais les téléphones n'arrêtent pas de sonner. Ce sont les représentants des banques bousculés par les citoyens ayant déposé un dossier de crédit qui insistaient pour obtenir l'accord définitif de la banque afin d'aller faire la commande du véhicule et éviter ainsi la hausse des prix, si jamais cette dernière venait à être décidée dès samedi prochain. Le représentant d'une des banques conventionnées avec Hyundai ne sait plus où donner de la tête tellement il est sollicité. «Nous avons reçu énormément d'appels, et tous les demandeurs de crédit semblent pressés. Certains ont même annoncé l'annulation de leur crédit au cas où ce dernier serait validé après la mise en application des nouveaux tarifs pour les véhicules. Nous comprenons cette préoccupation et nous faisons de notre mieux.» L'agent commercial de Hyundai n'a également aucune information sur la date de l'introduction de la hausse des prix : «Nous n'avons encore rien reçu.» Hier, des citoyens, qui venaient de compléter le dossier requis pour l'acquisition d'un véhicule neuf, ont préféré temporiser avant de faire leur demande de crédit. «Je ne peux pas débourser encore 50 000 DA pour l'achat d'un véhicule. J'ai fait mes calculs sur la base d'un prix ferme et je ne peux pas me permettre une nouvelle dépense, même de 10 000 DA», explique une jeune cadre qui a décidé d'attendre la semaine prochaine pour connaître la décision des concessionnaires. Ces derniers devront se rencontrer dans les prochains jours et animeront, lundi prochain, une conférence de presse pour annoncer leurs décisions. H. Y.