L'Union nationale des personnels de l'éducation et de la formation (Unpef) a entamé, hier, une grève de deux jours pour «maintenir la pression autour du dossier du statut spécifique des travailleurs de l'éducation dans sa mouture contenant de graves ‘dysfonctionnements'». C'est un «franc succès», commentent les responsables de ce syndicat qui se réjouissent des taux d'adhésion à ce mouvement de protestation qui intervient à quelques jours seulement de l'arrêt des cours pour les classes de terminale. Au niveau de la capitale, les élèves ont été renvoyés chez eux dès 8h. La grève concerne les enseignants, les surveillants, les directeurs et les corps communs du secteur, c'est-à-dire les travailleurs de la sécurité et des cantines, entre autres. Selon le syndicat, le suivi n'est pas constant dans toutes les wilayas. Alors que certaines enregistrent des taux oscillant entre 60%, comme à El Oued, Khenchela, Souk Ahras, Batna et Relizane, et 90% à El Tarf, Tizi Ouzou et Guelma. Le taux est resté très faible dans certaines wilayas, telles que Tindouf et El Bayadh où l'on a enregistré 2% de suivi, selon les chiffres avancés par le même syndicat, via un communiqué signé par Messaoud Amraoui, chargé de la communication. «Ces résultats renforcent notre syndicat dans sa conviction de maintenir le combat pour changer l'orientation qu'est en train de prendre l'avenir des travailleurs du secteur et celui du système éducatif», commente un cadre de ce syndicat. L'Unpef se dit donc «renforcé» dans sa mission pour faire «avorter» l'aboutissement de la nouvelle mouture du statut des travailleurs de l'éducation. La réunion de lundi entre les représentants du syndicat et la tutelle n'a pas abouti à un quelconque changement dans cette mouture «consacrant la discrimination entre les différents corps et les nouvelles recrues et ceux ayant commencé à bâtir le système éducatif que le nouveau statut tente de sacrifier», selon les accusations portées par la direction de l'Unpef à l'annonce du mouvement de protestation en cours. L'Unpef – qui menace de radicaliser cette action de protestation en boycottant les examens de fin d'année scolaire, dont le bac blanc et le BEM – revendique le gel de ce statut «jusqu'à l'aboutissement à un consensus entre la tutelle et les partenaires sociaux». Pour rappel, le dernier amendement a été effectué suite au mouvement de protestation enclenché par le Conseil national autonome des professeurs du secondaire et du technique (Cnapest), d'où les «acquis non négligeables au profit des enseignants du secondaire en matière de progression dans la carrière». «Nous voulons les mêmes acquis pour les autres catégories d'enseignants, c'est-à-dire l'intégration et la progression dans la classification sans condition. Une grande partie des enseignants issus d'autres formations hors spécialité et ceux, en fin de carrière, ne disposant pas de diplôme d'enseignement sont exclus des nouvelles possibilités d'intégration et de promotion, même s'ils ont suivi toutes les formations mises à leur disposition. C'est discriminatoire», accuse l'Unpef qui revendique la réhabilitation des enseignants de plus de 40 ans dans leurs droits. Les plus de 40 ans sont ceux qui représentent, en majorité, la catégorie exclue des modalités de promotion et de progression dans la carrière, fixées dans le statut, dont les amendements sont en voie de signature. L'Unpef exige aussi la régularisation de la situation des autres catégories de travailleurs du secteur. «Le statut qui nous a été présenté néglige les proviseurs, les directeurs, les adjoints de l'éducation et les corps communs», tel est le constat de l'Unpef.