Le risque de glissement de terrain menace plusieurs cités des différentes communes de la capitale. Malgré les accidents qui se sont produits dans différentes localités et qui ont coûté la vie à des citoyens, ce danger reste toujours ignoré par les autorités. Dans les communes de Bouzaréah, Bab El Oued, Oued Koreïche, Raïs Hamidou et Bologhine, des milliers de citoyens, notamment des cités bidonvilles, risquent de mourir ensevelis.Dans un énième cri de détresse, des Algérois appellent les responsables de la wilaya à prendre les mesures nécessaires et dégager des projets en mesure de préserver la vie de leur famille. Sur les hauteurs de Bouzaréah, Bab El Oued et Oued Koriche, la situation est catastrophique. Des milliers de baraquements surpeuplés et construits anarchiquement encourent un véritable danger. A la cité bidonville, rue des Vieillards, les résidants vivent constamment dans la crainte. A Kontabet, à un jet de pierre de ce bidonville, où un glissement de terrain s'est produit le 9 mars dernier faisant deux morts, la psychose est toujours perceptible. On apprend que les autorités ont promis aux résidants la réalisation de voiles pour renforcer le sol. «J'espère que le projet sera lancé et finalisé avant la prochaine saison d'hiver», dira un père de famille, ajoutant que depuis le jour du drame, où les responsables ont daigné faire le déplacement dans leur «cité de la misère», personne n'est revenu et aucune nouvelle n'a été donnée quant à la date de début des travaux. Il est à préciser, par ailleurs, que ces cités sont souvent situées à la lisière de plusieurs municipalités, ce qui complique les démarches auprès des autorités locales. C'est le cas notamment des cités anarchiques situées entre les communes de Bab El Oued, Bouzaréah et Oued Koriche, ainsi qu'à la limite de la municipalité de Raïs Hamidou. En fait, à la Pointe Pescade, des gourbis ont été implantés, notamment, sur les hauteurs du «plateau» et le péril y est perceptible à l'œil nu. Même scénario dans la commune de Bologhine, où des centaines de baraques ont été réalisées sur des pentes. Des citoyens révèlent qu'ils n'ignorent pas le danger qui les guette. «Nous n'avons pas où aller, nous ne sommes pas venus ici de gaieté de cœur. Il faut que le drame arrive pour qu'ils (les responsables) pensent à nous reloger», dira un citoyen rencontré sur les hauteurs de Bologhine. En fait, de sa baraque, juchée à quelques centimètres de la route, l'on domine la baie d'Alger. «Une belle vue au printemps, qui se transforme en cauchemar à chaque pluie», explique-t-il. Il est à préciser par ailleurs que les responsables concernés n'ont jamais attiré l'attention des habitants sur le risque de glissement de terrain. Raison pour laquelle aucun projet n'a été prévu pour faire face à cette menace. Bien que les voies publiques, dans différents endroits, ont bénéficié de travaux de consolidation, les bidonvilles, eux, ont été tout bonnement abandonnés.