Le centre de la capitale est en passe de devenir un interminable chantier, dont les désagréments n'épargnent ni piétons ni enfants, encore moins les automobilistes. Avant que les travaux ne soient terminés sur un chantier, d'autres poussent et encombrent le paysage urbain. Si les projets ont pour but d'améliorer le cadre de vie des habitants, la manière avec laquelle ils sont menés et la cadence suivie demeurent les principaux points noirs à relever. A la rue Larbi Ben M'hidi (ex-rue d'Isly), les trottoirs ont été déformés et une partie de la chaussée a été creusée. Les habitants ne comprennent plus l'utilité de ces travaux, d'autant qu'il y a moins de deux mois, cette même rue a connu des travaux similaires. «On dirait qu'ils font et refont aveuglément», s'exclame un citoyen. «Dans quelques semaines, ils vont recommencer à nouveau…», ironise un jeune résidant des lieux. A l'ex-rue d'Isly, un autre chantier tend à devenir pesant et agaçant. Il s'agit de l'opération de réhabilitation des façades des immeubles. «A ce rythme, le chantier ne sera finalisé qu'en 2030», estime un autre citoyen, qui ne cache pas son étonnement de la «longue période passée dans chaque immeuble en raison du nombre limité d'ouvriers mobilisés». En fait, aux travaux de creusement sur les trottoirs, s'ajoutent les échafaudages installés dans plusieurs endroits, empêchant parfois les citoyens de circuler librement. A la Grande Poste, le chantier de La Parisienne est carrément abandonné, donnant une image lugubre à cette place. Lors de l'inauguration du Métro d'Alger par le président de la République, les responsables de la capitale ont dû cacher ce chantier avec deux étendards géants. Sur les lieux, des travaux de peinture et de replâtrage sont en cours au niveau des bâtiments limitrophes. A la place des Martyrs, la placette a été entièrement assiégée, depuis plusieurs mois, avec des panneaux de zinc sans pour autant que les travaux promis soient lancés. En conséquence, des milliers de passagers, de véhicules et de commerçants s'entassent sur un périmètre qui suffit à peine à contenir tout le monde. Les travaux de l'extension du métro d'Alger et les chantiers de la place des Martyrs, à côté du Palais de justice ou à l'ex-rue d'Isly viennent s'ajouter à ce remue-ménage. Un autre chantier qui s'éternise est celui de la mosquée Ketchoua à la Basse Casbah. Des échafaudages ont été érigés sur la façade principale de l'édifice sans que les travaux démarrent. Du côté de Bab El Oued, un autre chantier est en cours de réalisation, il devrait durer au moins 24 mois encore, comme indiqué sur la fiche technique du projet. Deux ateliers ont été ouverts, le premier à la place du millénaire, le second au front de mer d'El Kettani. Des citoyens interrogés n'ont pas manqué de souligner l'intérêt de ces chantiers, tout en appelant à l'accélération des travaux. «Regardez, l'entrepreneur a mis du ciment sur une partie du trottoirs creusé tout en fermant les yeux sur l'autre. En l'absence de contrôle, jamais le trottoir ne sera remis en état», s'indigne une femme rencontrée à l'ex-rue d'Isly.