Rabat( Maroc) De notre envoyé spécial Déjà lors de la conférence de presse qu'il a donnée, l'après-midi, le reggaeman Jimmy Cliff, a anoncé que le concert sera chaud, enfin « show ». « It will hotter than summer, tonight » ( ce sera plus chaud que l'été ,ce soir) a-t-il promis. Et il n'a pas failli à sa parole. Il a mis «la fièvre » au public. Un concert magique ! Et pour cause ! Jimmy Cliff a agréablement surpris ses fans de la première heure et ceux de la jeune génération. La légende vivante du reggae, à 64 ans, jure avec la gérontologie. Toujours aussi vert. La voix est intacte et il a toujours du coffre…fort. Il danse, saute, virevolte, esquisse une chorégraphie, joue de la guitare ( là on découvre que Jimmy Cliff est gaucher tout comme Jimi Hendrix) et du djemenbé (percussions) et pratique même du tai chi ( art martial relaxant). Une boule de nerfs, une vraie pile « Energizer ». Tant la fraîcheur de Jimmy Cliff filait des complexes au jeunisme. Bref, il était en forme…olympique. Aussi, Rabat-Kingston, fut une destination: rastafarai ! Et on pas été déçu du voyage, enfin du «trip». Des haltes insulaires, musicalement parlant, en partance pour Trenchtown, le giron natal du reggae à Kingston ponctuées par des titres de l'ancien répertoire et du nouvel Album Rebirth -un retour aux sources du reaggae-qui sortira début juin dans le monde. You Can Get It If You Really Want, Destination, Rub A Dub Partner, Wild Word, Wonderful World aux fulgurances rythm'n'blues de Tamla Motown, Wonderful People, Miss Jamaica, The Word Is Up Side Down, Hakuna Matata, Many Rivers To Cross( repris par UB40, Linda Ronstadt, Oleta Adams ou encore Lenny Kravitz) Higher and Higher, I Can See Cleary Now, By The River Of Babylon, One More ou encore Reggae Night qui a franchement embrasé la foule en délire. Du ska pionnier, ce rythme saccadé et syncope qui sera repris dans les années 1980 par Madness ou Police. Du steady rock et puis le reggae qui fut immortalisé par Bob Marley and The Wailers, Jimmy Cliff, Peter Tosh, Burning Spear, Steal Pulse ou encore Toots & The Maytals. Ce rythme magique puisant sa substantifique moelle des cordes basses et des nappes synthétiques. Le public tantôt battant la mesure tantôt interprétant les paroles de Wild World, tantôt dansant, était en phase avec Jimmy Cliff. Et comme on le dit en Jamaïque, le public était « irie »( il se sentait bien). Converti à l'Islam, Jimmy Cliff est devenu Hadj Naïm El Bachir, est un activiste, pacifiste, humaniste, écologiste , végétarien et citoyen du monde n'a pas manqué d'exhorter ses semblables de cesser de faire la guerre, de ne pas être bélliqueux et de protéger la planète Terre. Sur le titre Our Planet Earth( Notre planète Terre); " Je suis né en Jamaïque, sur les collines. Il y avait de bonne nourriture et un beau soleil. Aujourd'hui, rien n'est plus comme avant. Il y a trop de destruction, trop de corruption. Quand je regarde la planète, elle n'est plus ce qu'elle était. Sauvez notre planète Terre…Nous ne voulons pas d'un autre Vietnam, l'Afghanistan. Qu'on cesse la guerre au Sudan, Syrie…Le monde est sens dessus-dessous…". Jimmy Cliff a prouvé qu'il demeure ce "rude boy"( rebelle en Jamaïque) comme Ivan le personnage du film The Harder They Come ( 1972) de Perry Henzell. Un rastafarian délivrant un message positif, universel et pacifique! Bref, Jimmy Cliff, c'est la légende qui continue! Un Jah (dieu) du reggae!