L'artiste interprétera avec bonheur ses titres les plus connus qu'un public connaisseur reprendra en choeur en dansant. Même si la soirée n'a pas débuté comme prévu, l'attente en valait tout de même la chandelle, le reggaeman qui se rappelle avec bonheur sa visite, il y a quelques années en Algérie, s'est éclaté sur scène vendredi dernier en ce même endroit où il était venu la première fois. Le Casif de Sidi Fredj a brillé de mille feux sous les applaudissements chaleureux pour un artiste de notoriété internationale. Increvable du haut de ses 57 ans, Jimmy Cliff fera tanguer le public algérien ou plutôt algérois avant d'aller à la rencontre du public batnéen en se produisant hier au théâtre antique de Timgad, dans le cadre du festival international du même nom. C'est d'abord un de ses choristes qui chauffera l'ambiance avant l'entrée triomphante de la star, Cliff. Tenue orange, tachetée de noir et casquette vissée sur la tête, le voilà, le père de Reggae Nights qui nous transportera durant toute la nuit avec ses tubes, des anciens jusqu'aux plus récents. En bas de la scène, on veut à tout prix prendre une photo de lui, et immortaliser ce moment. La piste de danse se remplit à vue d'oeil. Un vendeur de glace passe au milieu du public. On se croirait à la plage. Mais bon, il fait tellement chaud ce soir et le show de Jimmy Cliff est tellement bon qu'on voudrait bien se rafraîchir un petit peu. Et dire que la plage est juste à côté. Mais le plus important se passe sur scène! Jimmy Cliff, toujours à la page, verse dans la sauce reggae bien sûr et se mêle à des sonorités ragamuffin, bien modernes, bien in. Il interprétera religieusement Wild world de Cat Stevens, enveloppant le public d'une aura particulière puis, invoquant la Jamaïque, c'est place à la danse avec Oh la la la, let's go dancing. Le reggaeman se veut engagé, soucieux des problèmes de l'environnement, de la pollution et de la destruction de la planète. En communion avec son public, le bras levé au ciel, Jimmy est revendicatif, il se découvre à nos yeux, écologiste et même antiguerre en Irak, épinglant au passage Bush et Tony Blair. «On ne veut pas d'une guerre du Vietnam», scande-t-il en chantant à tue-tête. Le messager de la paix qui se révèle à nos yeux, dénonce les guerres quelles qu'elles soient. Il invite le public à unir ses forces dans le monde pour faire stopper la bêtise humaine qui prévaut dans certains pays comme l'Afghanistan, l'Iran, l'Irak... Et puis c'est retour aux chansons connues à l'image de Akoona Matdana ou encore Many rivers to cross découverte grâce au film aujourd'hui culte The harder Thez come. Les deux choristes (un homme et une femme lui donnant continuellement la réplique), il termine avec le titre phare Reggae Nights dans l'euphorie d'un public qui n'arrêtera pas de danser, entraîné par ses belles chansons. Jimmy Cliff et ses musiciens quittent la scène mais à l'acclamation du public toujours demandeur, il reviendra pour clore ce voyage musical avec des sonorités rappelant les senteurs de l'Afrique et l'esclavage avec une version tout à fait originale de Rivers of Babylon de Boney M. Une version très douce et épurée que saura rehausser le son du tamtam auquel s'adonnera en plus du percussionniste Jimmy Cliff, himself. Un musicien hors pair qui en plus de sa passion avérée pour la musique est un inconditionnel adepte du peace and love. Un ambassadeur véritable de la musique reggae dans le monde. Aussi, fut-elle belle cette soirée au Casif de Sidi Fredj. Ses programmes vous promettent des nuits formidables avec vos chanteurs préférés, dans des genres musicaux des plus différents ainsi après le raï avec Bilel, hier, ne ratez surtout pas le retour de Djamel Laroussi, mercredi prochain, il sera avec son orchestre au complet pour vous ravir et vous éblouir comme lui seul sait le faire sur scène! Les amoureux de la musique orientale ont rendez-vous jeudi avec Diana Haddad.