Il y 29 ans, le 10 octobre 1980, la ville d'El Asnam (aujourd'hui Chlef) était dévastée par un violent tremblement de terre d'une magnitude de 7,2 sur l'échelle de Richter. Il y a eu plus de 4 000 morts, de nombreux blessés et des milliers de sans-abri. Le plan d'urgence mis en place à l'époque par le gouvernement prévoyait, après le relogement provisoire des sinistrés dans des habitations en préfabriqué, la reconstruction définitive de la région. Qu'est-ce qui a bien pu changer depuis ? En fait, ce n'est qu'après les émeutes, qui ont secoué les communes voisines de Chlef et Chettia en avril 2008, que le gouvernement a daigné enfin se pencher sur les conditions dramatiques des 18 133 occupants de ces chalets. Cependant, les mesures prises en février dernier n'ont pas suscité l'engouement des concernés qui voulaient une aide financière plutôt directe et suffisante. La première décision, on s'en rappelle, porte sur l'octroi d'une aide de 70 millions de centimes à chaque famille pour la réalisation de nouvelles constructions ou le parachèvement des travaux de remplacement de ce type d'habitat. Dans les deux cas, il est fait toujours obligation aux occupants de démolir leur demeure en préfabriqué, mais force est de constater que cette option n'a pas été du goût de ces derniers qui persistent à réclamer plus de « souplesse » dans la procédure du dispositif en question ainsi qu'un soutien plus adapté aux besoins de l'opération. Le dernier bilan qui nous a été communiqué par la direction de l'habitat et des constructions publiques (DLEP) est plutôt maigre : 222 dossiers déposés, dont 92 seulement ont reçu la décision de construction établie par la commission technique de wilaya. L'aide en question est fractionnée en trois tranches et le souscripteur s'engage à démolir le logement en préfabriqué après la fin des travaux et la réception du projet. L'autre mesure de soutien concerne le crédit bancaire d'un montant de 200 millions de centimes à un taux bonifié de 2 %. Là aussi, le bilan est très en deçà des espérances puisque jusqu'à une date récente, il n' y avait que deux dossiers de demande de prêts introduits dans ce sens auprès de l'agence CNEP locale. De l'avis de beaucoup de sinistrés, l'aide accordée est nettement insuffisante et ne permet pas la réalisation de nouvelles habitations, compte tenu de beaucoup de facteurs négatifs, dont le coût élevé des constructions. Nombre d'entre eux excluent de démolir leur habitation et souhaitent plutôt disposer d'une contribution financière conséquente pour pouvoir procéder à des extensions ou à des aménagements de leurs maisons, pour des raisons liées notamment à l'espace et à l'éclatement des familles. Ils disent ne pas comprendre le silence étrange affiché par les officiels que par la coordination des cités en préfabriqué.