La place des Martyrs, située en plein cœur de l'ancienne ville de Médéa, connue pour ses monuments historiques, en particulier la fameuse Maison de l'Emir Abdelkader, a été réaménagée dernièrement au grand bonheur des habitants et des nostalgiques de l'ancienne cité. Cette opération d'aménagement est intervenue après la restauration et la transformation de la Maison de l'Emir Abdelkader en un superbe musée de wilaya, où des objets de valeur retraçant l'histoire de la région ont été rassemblés et exposés. L'embellissement de ladite placette, qui faisait office d'esplanade, est considéré par les responsables locaux comme une opération indispensable pour la mise en valeur des atouts touristiques que recèle la région. La démarche engagée en ce sens a permis le revêtement en carrelage de la plateforme de la placette, la création d'espaces verts, l'installation de plusieurs bancs, le placement de chaînes d'ornement tout autour et la construction de quatre kiosques aux extrémités de cet espace. Les riverains, très satisfaits de ces réalisations, ont souhaité l'extension des travaux à toute l'ancienne ville qui est dans un état de dégradation avancée. Mais la joie des habitants a été de courte durée, du fait du retour sur les lieux des vendeurs ambulants qui viennent tous les matins y étaler leurs marchandises. L'après-midi, ce sont les ados qui prennent le relais pour des rencontres de football très gênantes. Le visiteur des lieux peut constater le gâchis et la détérioration causés aux installations récentes : chaînes arrachées, gazon saccagé par des personnes qui piétinent tout sur leur passage... « Les vendeurs occasionnels ne se rassasient jamais ; vous leur concédez un mètre, ils en revendiquent dix ; vous fermez l'œil sur leurs dépassements, ils s'empressent d'agir comme bon leur semble », nous dira un riverain révolté. Devant cette situation désolante, les habitants, à l'exemple de quelques commerçants, qui n'ont jamais voulu quitter leur boutique, malgré le départ d'un grand nombre de résidants de l'ancienne cité en ruine, qui ne peuvent qu'afficher leur mécontentement. Même l'espace réservé au carré des Martyrs a été squatté et transformé en parking, au vu et au su de tout le monde.