Peu après leur arrivée à l'aéroport de la capitale à bord d'un avion militaire burkinabé, les trois otages, visiblement fatigués, ont embarqué dans deux avions qui ont décollé avant 14h (locales et GMT) pour les ramener chez eux. «Nous voulons seulement remercier le gouvernement du Burkina Faso. Merci beaucoup au Burkina Faso pour notre libération», a lancé devant la presse, en français, l'ex-otage italienne Rossella Urru à l'arrivée à Ouagadougou. Des émissaires du Burkina Faso, pays souvent impliqué dans les libérations d'otages dans la région ces dernières années, étaient allés les récupérer mercredi près de Gao, l'une des grandes villes du Nord malien. Les trois otages ont finalement quitté le Mali hier matin et fait une brève escale à Gorom-Gorom, dans le nord du Burkina Faso. Un des groupes islamistes armés qui occupent le nord du Mali, le Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest (Mujao), allié d'Al Qaîda au Maghreb islamique (AQMI), avait annoncé mercredi la libération des trois européens, enlevés en octobre 2011 en Algérie. échanges Les trois otages, parmi lesquels un Espagnol a été blessé, ont été relâchés en échange de la libération de trois islamistes, deux détenus en Mauritanie et un au Niger, a annoncé hier la médiation burkinabé. «Il y a eu une contrepartie, ça a été libérations contre libérations», a indiqué, à la presse, un membre de la médiation après l'arrivée à Ouagadougou des trois otages. «Nous avons amené (mercredi) là-bas (près de Gao, ville du nord du Mali) un Sahraoui» qui était détenu en Mauritanie, et «un deuxième islamiste a été libéré hier en Mauritanie», a-t-il poursuivi. «Un troisième doit être libéré au Niger, ce n'est pas encore fait mais ça sera fait», a-t-il ajouté. « Nous ne savons pas s'il y a eu des rançons, généralement nous ne rentrons pas dans le problème des rançons, c'est entre eux (les ravisseurs) et les pays concernés», a-t-il affirmé. Mohamed Ould Hicham, un dirigeant du Mujao, avait affirmé mercredi que ces libérations avaient été obtenues en échange de celles de trois prisonniers islamistes «dans un pays musulman», qu'il n'avait pas cité, et du paiement d'une rançon, dont il n'a pas donné le montant, promettant ces informations pour plus tard.