Hier, de nombreux lycéens se sont donné le mot pour ne pas rejoindre les classes. Tôt dans la matinée, une centaine de jeunes, ayant afflué de la majorité des lycées de la ville, se sont rassemblés au niveau du lycée Ben Badis. Forts de leur nombre, ils scandaient des slogans pour dénoncer la surcharge de leurs programmes, menaçant de boycotter les cours tant que le ministère de l'Education reste campé sur ses positions. Après ce sit-in, une marche devait mener le contingent des protestataires vers le centre-ville pour rallier le siège de la direction de l'éducation, sis au Coudiat, mais c'était sans compter sur la détermination des forces de l'ordre, venus en renfort pour dissuader les contestataires et les disperser. Et c'est à coups de matraque que les lycéens ont été dispersés, même si la sale besogne n'a pas été de tout repos pour les agents de l'ordre. Selon des témoins oculaires, des lycéens ont été blessés. Par ailleurs, trois lycéens ont été arrêtés et conduits au siège de la sûreté de wilaya ; inquiets du sort de leurs camarades, certains sont restés devant ledit siège. Empêchées de regagner leur établissement, des jeunes filles du lycée El Houria nous ont déclaré : « Le mouvement de protestation s'est élargi à tous les lycées de la ville et tous les élèves sont décidés à maintenir la tension jusqu'à satisfaction totale de leurs revendications. » Par ailleurs, certains élèves nous ont appris qu'ils ont reçu des menaces de la part des responsables de leurs établissements et que leurs parents ont été convoqués. En tout état de cause, et quelles que soient les pressions exercées sur eux, les lycéens de Constantine ne semblent pas près de céder, et le mouvement prend de l'ampleur.