Il ne passe pas un jour sans que l'on signale ici et là plusieurs agressions contre de paisibles citoyens et dont le mobile reste le vol. Cette délinquance, qui prend de l'ampleur, défraie la chronique locale et constitue l'un des sujets de préoccupation et de discussions sur les terrasses des cafés où chacun égrène le nombre d'actes commis : un couple sortant d'une officine pharmaceutique dans la nuit a été agressé au couteau et délesté de ses biens. Un jeune subsaharien, gardien d'un motocycle neuf à l'intérieur d'un local commercial, le couteau planté à la gorge par des malfrats, a abdiqué devant la menace en plein jour. Les malfaiteurs se sont emparés du motocycle. Le domicile d'un cafetier sur la place publique a été cambriolé par des délinquants qui ont emporté avec eux, affirme la victime, une somme de 100 000 DA. Un jeune de 19 ans a été retrouvé pendu à un pylône électrique la semaine dernière à proximité du quartier dit «L'escadron», mais l'autopsie a révélé que le malheureux avait subi des tortures auparavant probablement sous l'emprise des stupéfiants, indique-t-on. Enfin, un automobiliste a été surpris hors de la ville par les éléments de la sûreté urbaine en compagnie de jeunes filles mineures. Arrêté, le mis en cause a été écroué. La liste des personnes victimes de délits s'allonge et serait imputable pour la majorité des cas à des délinquants récidivistes, selon des sources concordantes. Ces dernières ajoutent que le relâchement de l'autorité de l'Etat en serait aussi l'une des causes de la dégradation du climat d'insécurité. Pour étayer leurs allégations, ces sources citent des cas prouvés quotidiennement où de nombreux automobilistes roulent dans les sens interdits sur un boulevard, faisant fi ainsi des plaques d'interdiction et défiant même parfois le policier dont l'autorité semble être mise à mal. Mais le commerce informel est le test le plus illustratif de la perte de l'autorité de l'Etat lorsque ce commerce s'installe et s'empare des espaces réservés du domaine public dans une indifférence totale. Ainsi, l'ancienne polyclinique du centre-ville et la grande bâtisse de Sonelgaz sur la place de la République sont ceinturées par des commerçants informels. Le P/APC de Béchar en tant que maire devrait réagir et recourir à la force publique par arrêté municipal pour mettre fin à l'anarchie et restaurer l'ordre dans sa commune, soulignent ces mêmes sources.