La population de la capitale de la Saoura constate avec impuissance ces derniers mois le développement de la délinquance urbaine avec la multiplication des actes d'agression contre les personnes et les biens malgré les rondes nocturnes effectuées par les services de sécurité. Un couple sortant d'une officine pharmaceutique dans la nuit a été agressé au couteau et délesté de ses biens. Un jeune Subsaharien, le couteau planté à la gorge par des jeunes malfrats, a abdiqué devant la menace en plein jour, qui se sont emparés de sa moto. Le domicile d'un cafetier sur la place publique a été cambriolé par des délinquants qui ont emporté avec eux, affirme la victime, une somme de 100.000 DA. Un jeune de dix-neuf ans a été retrouvé pendu à un pylône électrique il y a une dizaine de jours à proximité du quartier dit «L'escadron» mais l'autopsie a révélé que le malheureux avait subi des tortures auparavant probablement sous l'emprise des stupéfiants, indique-t-on. Enfin, un automobiliste a été surpris hors de la ville par les éléments de la sûreté urbaine en compagnie de jeunes filles mineures. Arrêté, le mis en cause a été écroué par la justice. La liste des personnes victimes de délits s'allonge et serait imputable pour la majorité des cas à des délinquants récidivistes, selon des sources concordantes. Ces dernières ajoutent que le relâchement de l'autorité de l'Etat en serait aussi l'une des causes de la dégradation du climat d'insécurité. Ces sources citent des cas prouvés quotidiennement où de nombreux automobilistes bravant les plaques d'interdiction ne tiennent plus compte du sens interdit sur les boulevards (colonel Lotfi par exemple) ou brûlant les stops, faisant fi de la réglementation du code de la route, défiant même parfois le policier dont l'autorité semble être mise à mal. Mais le commerce informel est le test le plus illustratif de la perte de l'autorité de l'Etat lorsque ce commerce s'installe et s'empare des espaces réservés au domaine public dans une indifférence totale. Ainsi, l'ancienne polyclinique du centre-ville (marché couvert) et la grande bâtisse de l'administration Sonelgaz (sur la place de la République) sont ceinturées par des commerçants informels.