A l'occasion de la Journée mondiale de l'alimentation, la direction des ressources halieutiques de la wilaya de Boumerdès en collaboration avec l'université M'hamed Bougarra ont organisé un séminaire sur « L'aquaculture et la sécurité alimentaire ». Ce séminaire auquel ont participé des chercheurs et des responsables du secteur de la pêche se veut une occasion pour les organisateurs de mettre le cap sur la nécessité de développer l'aquaculture pour assurer la sécurité alimentaire en temps de crise dans le pays. Dans ce cadre, les professionnels ont mis en exergue les potentialités dont dispose le pays et la wilaya de Boumerdès plus particulièrement pour réaliser cet objectif. Les intervenants en marge de cette manifestation, ont exposé les lignes directrices du schéma directeur de développement des activités de la pêche qui vise à promouvoir et à développer l'aquaculture par la réalisation de fermes-pilotes à travers le territoire national. Ce schéma a pour but, selon Mme Hadjerès, « de développer cette activité an tant que composante complémentaire à celle des pêches afin de contribuer à la sécurité alimentaire et à la pondération de la pression de pêche exercée sur les stocks halieutiques ». Dans ce cadre, le sous-directeur des ressources aquacoles au niveau du ministère, M. Oussaïd Mustapha, souligne que « la tutelle a tracé un riche programme à la faveur de la promulgation en 2004 du décret relatif au développement de cette activité et à l'octroi de subventions à ceux qui désirent investir dans ce créneau ». « Nous avons identifié 450 sites à travers le pays propices pour l'implantation de fermes à l'horizon 2025 visant une production de 53 000 t (toutes filières confondues) dont 36 projets sont en cours de réalisation actuellement et une dizaine sont entrés en activité, à l'instar des fermes de Cap Djinet, Azeffoun, Ouargla, Ghardaïa », indique-t-il sans toutefois expliquer les raisons du retard mis dans la concrétisation de ce gigantesque objectif. Dans la wilaya de Boumerdès, le directeur de la DPRA nous a informés que « quatre projets y sont inscrits dont trois à Sghirate », mais aucun d'entre eux n'est encore entré en activité. Sur un autre volet, les participants à ce rendez-vous ont mis en valeur le rôle de l'aquaculture dans l'accroissement de l'agriculture. « L'aquaculture intégrée à l'agriculture consiste d'une part à élever des poissons dans des étangs piscicoles ou plans d'eau destinés à l'irrigation, et utiliser l'eau de rejet très riche en éléments nutritifs pour irriguer les cultures agricoles et d'autre part l'utilisation directe des déchets issus de la production de bétail (fumier, urine..). Ces derniers peuvent être utilisés directement comme intrants frais ou être plus au moins transformés avant l'utilisation pour la fertilisation des bassins d'élevage du poisson », expliquent des chercheurs du CNRDPA de Tipaza. Pour ces derniers, « l'aquaculture intégrée à l'agriculture aide à la sécurité alimentaire par la diminution de la malnutrition et de la pauvreté grâce à un approvisionnement en nourriture à haute valeur nutritionnelle. Comme elle permet également une gestion durable des ressources et une augmentation du rendement agricole ». De son côté, M. Mustapha Djellali, un chercheur audit centre, indique que « la production aquacole est en augmentation quasi-exponentielle depuis 20 ans ». Selon lui, le loup d'élevage produit dans l'Union européenne est passé de 3000 tonnes en 1984 à 25 000 t en 1994. D'où la nécessité d'investir dans ce secteur pour se mettre à l'abri d'éventuelles crises alimentaires qui pourraient toucher notre pays et le monde à l'avenir.