L'Algérie est « désarmée » en matière de contrôle de la qualité dans le secteur de l'agroalimentaire, a indiqué hier Abdelhamid Temmar, ministre de l'Industrie et de la Promotion des investissements, lors de son intervention à l'occasion de la célébration de la Journée mondiale de l'alimentation à l'Institut national de la recherche agronomique. L'Etat « compte y remédier », a-t-il assuré. Cet aspect sera d'ailleurs parmi les points qui seront débattus lors des assises nationales sur l'industrie agroalimentaire qui se tiendront en novembre prochain. « Il va y avoir des engagements concrets », a-t-il encore affirmé, tout en lançant un appel aux entreprises privées pour qu'elles contribuent massivement au développement de cette activité. La relance de cette industrie est primordiale, a-t-il signifié. M. Temmar fera savoir dans ce sillage qu'un centre technique dédié à cette branche sera érigé. Il a relevé qu'une cinquantaine de sociétés spécialisées dans ce domaine ont fait l'objet d'actions de mise à niveau afin de les mettre au diapason des normes internationales. Le ministre des Ressources en eau, Abdelmalek Sellal, a révélé pour sa part que 5% des ressources hydriques en Algérie sont consacrées à l'agriculture. Il a signalé qu'avec le développement du dessalement de l'eau de mer dont les capacités atteindront un peu moins de 2,4 millions de mètres cubes à l'horizon 2010, les eaux conventionnelles des barrages et des forages seront exclusivement utilisées pour répondre aux besoins des agriculteurs. Le ministre a regretté que les exploitants agricoles s'abstiennent d'avoir recours aux retenues collinaires tout en utilisant les eaux des barrages dont le prix est soutenu par l'Etat. « L'utilisation de l'eau pose problème. L'agriculture va devoir s'acquitter de sa quote-part », a-t-il lancé en plaidant pour une utilisation rationnelle du précieux liquide. Les eaux usées épurées représentent également une autre alternative pour la consommation agricole, a souligné M. Sellal dans son discours. Près de 600 millions de mètres cubes de ces eaux seront mobilisés à cet effet. Ce volume pourrait être ramené à 1,2 milliard de mètres cubes en 2025 contre 360 000 actuellement, a ajouté le ministre. L'agriculture sera donc bien arrosée puisqu'elle sera aussi la principale bénéficiaire du projet de transfert de 600 millions de mètres cubes/an de l'albien vers les Hauts-Plateaux dont les études viennent d'être achevées. M. Sellal a indiqué qu'une avancée considérable a été constatée en matière d'irrigation. La surface des périmètres irrigués est passée de 350 000 ha dans les années 1970 à 915 000 ha en 2009. Les ministères de l'Agriculture et celui des Ressources en eau œuvreront conjointement pour développer de meilleures techniques d'irrigation, a confié M. Sellal, qui a saisi cette occasion pour noter que « pour la première fois de son histoire » l'Algérie n'a pas connu une situation de stress hydrique durant la saison estivale avec un taux de mobilisation de 64% des capacités. « Les Algériens ne connaîtront pas la soif », a-t-il conclu.