C'est au niveau du centre de la Munatec de Tipaza qu'a eu lieu la célébration de la Journée mondiale de la femme rurale (15 octobre). La présidente du Mouvement féminin algérien de la solidarité avec la femme rurale (MFASFR), Mme Benhabylès, a présidé les travaux de cette journée, beaucoup plus protocolaire de surcroît. L'ambassadrice d'Autriche, Mme la présidente de l'Association des femmes des diplomates à Alger et une militante tunisienne figuraient parmi les invitées. Une convention-cadre avait été signée entre la représentante du ministre de la Poste et des Technologies de l'information et de la Communication (MPTIC) et la présidente du MFASFR. Cette convention stipule qu'une formation gratuite d'informatique sera lancée au profit des femmes rurales. Mme Benhabylès, à l'issue de la signature de cette convention, avait promis, dans l'une de ses interventions, le « bonheur » à ces femmes rurales algériennes, avec un espace qui leur ouvrira la porte vers le savoir et le monde extérieur, tout en reconnaissant les multiples souffrances que rencontrent les femmes algériennes rurales pour surmonter les difficultés quotidiennes. Cette formation sera prise en charge par le département ministériel de M. Bessalah. Bien entendu, de nombreuses femmes présentes nous ont sollicités pour nous faire part de leur déception. « Mme Benhabylès fait de la politique », nous ont déclaré ces paysannes venues des communes de certaines daïras de la wilaya de Tipaza. « Nos préoccupations ne résident pas pour le moment à la formation à l'informatique, mais d'abord dans nous donner à manger et trouver du travail pour nos maris et nos enfants, un minimum pour avoir de quoi vivre dans nos montagnes isolées. Qu'elle vienne séjourner quelque temps avec nous, pour mieux s'imprégner de nos misères avant de venir à Tipaza », ont-elles conclu. Les organisatrices étaient plus soucieuses de leurs interventions auprès de la radio et la télévision. Pour l'anecdote, Mme Benhabylès a quitté précipitamment la tribune pour répondre aux sollicitations d'un média étatique, abandonnant ainsi une assistance ébahie qui ne savait pas quoi faire durant ces minutes, avant que la présidente ne revienne à sa place pour reprendre le cours de la séance.