Les habitants d'Ihaddadene, quartier périphérique situé au chef-lieu de la wilaya de Béjaïa, vivent depuis quelques années un calvaire au quotidien. Depuis le début du mois de septembre, ils n'ont manqué aucune occasion pour le faire rappeler aux autorités locales qu'ils accusent de les avoir «abandonnés à leur sort». La route principale du quartier est quasiment impraticable contraignant les bus du transport en commun à stationner au bas du quartier, ce qui oblige les habitants à faire, quotidiennement plusieurs kilomètres à pied pour rentrer chez eux. Les ménagères, les parents d'élèves et les enseignants du CEM situé dans le quartier sont tous pénalisés par cette «inaccessibilité de leur quartier». Le revêtement de la route principale figure comme principale revendication des protestataires mais ce n'est pas tout. Les habitants se plaignent de la mauvaise qualité de l'eau potable, des chutes de tension récurrentes, du manque ou l'inexistence de réseaux par endroits, d'assainissement et la prolifération de décharges d'ordures qui constituent en majorité les difficultés soulevées par l'association Tiouizi dudit quartier. Rien qu'au mois de septembre, les habitants d'Ihaddadene sont revenus à la charge, aux moins à deux reprises en assiégeant le siège de la wilaya et celui de l'APC pour réclamer ce qu'ils estiment être leur droit légitime. Selon certains membres de l'association du quartier qui ont pris part aux dernières manifestations, ce mouvement de protestation ne s'arrêtera pas tant que les autorités ne répondent pas favorablement à leurs doléances. Ils menacent de recourir à d'autres actions sur le terrain si les autorités locales refusent de les écouter. Dans une déclaration à la presse locale, les représentants de l'association dénoncent le silence des pouvoirs publics à leur cri de détresse et les promesses non tenues des responsables locaux : «Nous avons reçu à maintes reprises des promesses de la part du président de l'APC, du chef de daïra et du wali mais notre quartier est toujours en proie aux mêmes difficultés signalées l'année passée», a précisé Elhouari El Yazid, président de l'association Tiouizi. «Malgré une enveloppe financière de 3,4 milliards de centimes dégagée pour les travaux de réfection de la route d'Ihaddadene Oufella depuis le mois d'avril dernier aucune avancée n'a été observée sur le terrain», objecte un autre habitant du quartier. Les enseignants du CEM d'Ihaddadene Ouffela ont également observé un rassemblement au siège de la wilaya le 10 septembre dernier pour exiger la réfection de la route principale. «La route principale d'Ihaddadene Ouffela est devenue impraticable même pour un piéton et toutes les routes permettant l'accès à notre établissement sont bloquées par les travaux à l'image de Tizi, et Takliêt», a déclaré Semmar Samir, le secrétaire général du syndicat (SETE) des enseignants du CEM d'Ihaddadene Ouffela.