Près deux mois d'activité dans sa boulangerie, située à la cité 50 Logements OPGI, à Bounaâmane dans la commune de Tizi Rached, Yahia est contraint aujourd'hui à baisser les rideaux. Pourtant, l'endroit s'apprête parfaitement à l'exercice de ce métier en raison de sa situation. Le local se trouve au rez-de-chaussée d'un immeuble, à proximité du chemin communal qui traverse la localité. Yahia a décidé après de longues années de travail à Alger de rentrer pour s'établir dans sa région et investir avec sa femme leur argent dans cette petite entreprise. Le couple avait tout mis sur pied avant qu'il ne s'aperçoive d'un problème d'hygiène qui a compromis son investissement. Il s'agit de l'éclatement des canalisations d'eaux usées reliées aux 22 locaux commerciaux. Des odeurs nauséabondes et des filets d'eaux usées émanent de ces garages laissés à l'abandon. Derrière l'immeuble, un réseau d'assainissement défaillant déverse ces eaux usées devant la porte d'entrée de la boulangerie. « Notre commerce à vraiment pris un coup ; les habitants ont peur pour leur santé, ce qui m'a poussé à suspendre mon activité en attendant des jours meilleurs. Nous avons écrit à maintes reprises à la direction de l'OPGI de Tizi Ouzou, mais rien n'est fait à ce jour », regrette Yahia. « Une commission s'est rendue ici pour constater la situation mais on attend un geste salutaire depuis une année », dit-il. Rencontrée près d'une cage d'escalier, une vielle femme se plaint : « Vous sentez cette odeur, Monsieur ? Nous vivons avec ça depuis 15 ans. La plupart des habitants sont des gens modestes et ne savent pas quoi faire devant ce genre de situation ». « En plus de ça, en été, c'est le calvaire, à cause des insectes. Les enfants encourent des maladies », lance une dame de passage qui s'apprêtait à rejoindre son appartement. L'aménagement urbain fait défaut. Pour le président d'APC de Tizi Rached, M. Marich : « Le problème des canalisations défectueuses qui se déversent dans les locaux a été signalé deux fois aux services de l'OPGI. Mais ce qui est de notre ressort, est la résolution du problème de ruissellement des eaux usées devant la boulangerie. Pour ça, nous avons effectué une prospection pour comprendre d'où viennent ces eaux pour qu'on puisse les canaliser ». S'agissant du programme de l'amélioration urbaine, qui touchera également la cité 50 Logements, le P/APC déplore : « Nous avons effectué des études techniques que nous avons transmises à la wilaya, mais, il semble qu'il n'y ait pas de crédit disponible. Une entreprise est d'ores et déjà retenue. » Par ailleurs, les jeunes de la cité, qui manifestent de bonnes intentions pour investir, souhaitent vivement la réhabilitation des 22 locaux de l'OPGI. Sur ce plan, le P/APC informe que sa commune n'a eu que 30 locaux dans le cadre du programme présidentiel des 100 locaux. Il indique en outre que les travaux accusent un retard considérable. Déçu, Yahia ne désespère pas de reprendre son activité et voir des jeunes installer leurs commerces pour peu que les autorités créent les conditions nécessaires.