Plusieurs dizaines de détenteurs de diplômes d'études universitaires appliquées (DEUA) ont observé hier un sit-in devant le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique à Alger. Ils réclament notamment l'équivalence du diplôme avec la licence. Dans la présentation faite par Yahia Allili, président du comité des détenteurs de DEUA, sous l'égide de l'UGTA, les protestataires réclament les retombées de cette équivalence de diplôme concernant la classification dans la Fonction publique et auprès des opérateurs économiques. «Cette équivalence ne serait que la réhabilitation de notre diplôme dans la même catégorie que la nouvelle licence, la qualité et le volume horaire du cursus universitaire des détenteurs de DEUA étant conformes», explique M. Allili. Si auprès de certains opérateurs économiques comme Sonatrach et Sonelgaz, les DEUA sont classés à la catégorie 13, «dans la Fonction publique, ils sont réduits à la 10, sans aucune possibilité de promotion, les nouveaux diplômes du LMD étant plus favorisés», expliquent les protestataires. «Nous avons été injustement classés avec les non-bacheliers, ce qui est complètement irrationnel, personne ne peut accepter qu'un bachelier qui, après avoir passé trois ans à l'université, se trouve classé au même grade qu'un non-bachelier même s'il a passé le même nombre d'années dans un centre de formation professionnelle. Sans vouloir remettre en cause les diplômes délivrés par le ministère de la Formation professionnelle aux techniciens supérieurs, nous souhaitons une comparaison raisonnable.» Les protestataires exigent aussi la révision du statut régissant ce diplôme, concernant les volets liés à la poursuite des études au-delà du DEUA. «Plusieurs diplômés en DEUA veulent continuer leurs études afin de pouvoir décrocher un diplôme supérieur (un ingéniorat ou une licence dans la même spécialité) et augmenter ainsi leurs chances de décrocher un emploi, mais ces sollicitations sont confrontées à un nouveau problème, car la décision n°131 du 16 septembre 1998, précisant les modalités d'acceptation des détenteurs du diplôme d'études supérieures du cycle court en cycle long, explique dans son article 3 que seuls les travailleurs ayant obtenu une autorisation de l'organisme employeur et qui exercent depuis trois ans peuvent poursuivre leurs études», explique M. Allili. Les représentants de ces diplômés ont été reçus par le responsable de la pédagogie au ministère, M. Haouchine. «Au ministère, nous avons l'impression que notre dossier est réduit à la question de la poursuite des études, alors que nos préoccupations touchent plusieurs aspects», s'inquiètent les protestataires. Le comité des détenteurs de DEUA compte attendre la réponse de la tutelle et se dit «prêt à poursuivre le mouvement de protestation jusqu'à l'aboutissement de nos revendications», selon M. Allili.