Le problème des titulaires du diplôme d'études universitaires appliquées (DEUA) ne serait en passe de connaître son épilogue. Comme il fallait s'y attendre, les communiqués du ministère de l'enseignement supérieur sur la revendication des détenteurs du diplôme d'études universitaires appliquées, DEUA, n'a pas été du goût des concernés. Le ministère de l'Enseignement supérieur, qui pensait avoir tiré son épingle du jeu en orientant ces diplômés vers la poursuite des études en 3e année licence système LMD, n'a fait qu'exacerber la tension. Le comité national de défense des DEUA, qui se dit "étonné par cette sortie médiatique", a vivement réagi. "La communication du ministère n'a pas apporté de réponses à nos doléances, mais certains passages de son contenu ont beaucoup plus levé le voile sur plusieurs interrogations et de graves vérités qui nécessiteraient l'envoi d'une commission d'enquête pour découvrir les dessous de cette affaire." Le responsable du comité regrette que le ministre "ait ignoré le fond du problème et que le débat soit dévié et détourné. Nous l'avons dès le début centré sur la réhabilitation de notre diplôme et la reconnaissance de sa valeur et non la poursuite des études." Autrement dit, élever ce diplôme au rang de la licence du système LMD vu que les deux sanctionnent un parcours identique : bac+ 3 ans d'études supérieures. Soit une équivalence administrative et non scientifique pour que les 100 000 fonctionnaires détenteurs de ce diplôme aient les mêmes droits professionnels et les mêmes chances dans l'évolution de leur carrière. Il faut savoir que les DEUA sont classés sur un pied d'égalité avec les diplômés des centres de formation, les techniciens supérieurs et les DEUA délivrés par l'UFC. Et c'est tout le malheur des contestataires. "Au lieu d'ouvrir un sérieux débat avec les spécialistes en vue de régler cette question et installer en urgence des commissions mixtes vu que c'est lui qui a lancé ce diplôme, le ministère a préféré la fuite en avant", regrette Allili. Pourtant "la création d'un nouveau diplôme ne se fait pas de façon aléatoire, mais repose sur des critères liés au développement national et aux compétences scientifiques des universitaires". Le fait d'assimiler les DEUA à des "cadres moyens suffisamment compétents" a provoqué l'ire des concernés qui jugent ces affirmations "graves et ne reposant sur aucun fondement juridique". Le décret exécutif instituant le DEUA du 21 juillet 1990 évoque une "formation supérieure de courte durée ou graduation du 1er degré". Question du comité : "Le Mesrs prodigue des formations supérieures ou des formations moyennes qui sont, en principe, du ressort de la formation professionnelle ?" Autre grief retenu contre le Mesrs : le DEUA a été créé pour permettre à des compétences moyennes d'intégrer le monde du travail à la fin des études. Mais, en réalité, "la majorité des diplômés n'ont pas eu cette chance pour la simple raison que leur diplôme avait la même valeur que celui de milliers de TS délivré par les centres de formation", que les recruteurs ont privilégié. L'ultimatum donné à Sellal L'ancien premier ministre, Abdelmalek Sellal, avait confié que le problème des DEUA va connaître une fin heureuse et ce, via l'approbation par le gouvernement des doléances des 217 000 diplômés. Réagissant à cet engagement de l'ancien Premier ministre, l'Association des DEUA, avait estimé que cette nouvelle étape dans la prise en charge du dossier de ces diplômés est de bon augure. Mais l'engagement est une chose et sa concrétisation en est une autre. Et quand le fossé entre les deux s'élargit, la protestation refait surface, inévitablement. Prudente, l'association des diplômés, qui avait menacé de reprendre les actions de protestation via des rassemblements devant le siège de la Fonction publique, exige du concret et fixe un ultimatum. "L'ancien Premier ministre avait un mois pour prendre une position claire et concrétiser officiellement son engagement", mais il a été remplacé, répliqua l'association. Et de poursuivre : "(...) et ce, pour s'éviter et nous éviter le retour à la contestation et à la perturbation qui ont marqué ces derniers mois." S'adressant aux DEUA, le président de l'association soulignera : "La balle est dans leur camp. Pour l'heure, nous restons pacifistes et raisonnables et comptons arracher nos droits via le dialogue, sauf s'ils veulent le contraire." Les titulaires du DEUA de Sonelgaz menacent La colère est à son comble chez les titulaires des Diplômes d'études universitaires appliquées (DEUA), occupant des postes dans le groupe Sonelgaz. Les détenteurs du DEUA ont brandi la menace de passer à l'offensive pour exiger l'application des promesses faites par les responsables concernés et satisfaction de leurs revendications. La commission nationale des titulaires du DEUA, affiliée au syndicat national autonome des travailleurs de l'électricité et du GAZ (SNATEGS), prépare son prochain mouvement de protestation qui risque, selon ce syndicat, de paralyser les services du groupe Sonelgaz, étant donner que la majorité des travailleurs de cette entreprise publique sont détenteurs d'un diplôme bac+3, d'études universitaires appliquées (DEUA). Ces protestataires dénoncent avec force le fait que l'administration n'a pas encore procédé à l'application du décret présidentiel relatif à leur reclassement en catégorie «A». «Près de deux ans après la promulgation du décret de reclassification des titulaires de ce diplôme dans la Fonction publique, l'administration n'est toujours pas décidée à l'appliquer», déplore encore un membre de la commission en question. À noter que le décret présidentiel 304/07 fixant la grille indiciaire des traitements et le régime de rémunération des fonctionnaires a été abrogé par le nouveau décret 14-266 du 28 septembre 2014, mais n'a pas encore été appliqué. Ce qui a suscité la colère des détenteurs du DEUA qui demandent l'application de ce dernier décret présidentiel, et la révision de la classification de cette catégorie de travailleurs du 13 à l'échelle 15. Les détenteurs du DEUA exigent également la revalorisation de l'expérience professionnelle et le calcul des années de travail dans la révision de la classification de cette catégorie de travailleurs. Par ailleurs et en vue de renforcer ses rangs, la commission en question a appelé tous les détenteurs du DEUA à travers les 48 filiales du Groupe Sonelgaz, à être vigilants et à se mobiliser autour de leur base afin de faire valoir leurs revendications.