Les autorités algériennes semblent lever les embûches dressées devant la délivrance de visas aux invités étrangers du RCD. Après une longue attente, les autorités consulaires ont fini par délivrer, mardi dernier, les visas aux invités italiens, français et allemands qui devraient dès aujourd'hui prendre part à l'université d'été du parti. Les dirigeants de cette formation de l'opposition considèrent cela comme « un effort » de la diplomatie algérienne. Un effort qui reste « insuffisant » puisque le visa n'a pas été obtenu par tous les invités étrangers. Le RCD précise en effet que les Américains et le Polonais n'ont toujours pas obtenu leur visa. Cela en dépit du fait que certains ont effectué leur demande aux autorités consulaires depuis le mois d'août. Pour le parti de Saïd Sadi, « si ce refus venait à être maintenu, seule une interprétation politique peut être donnée à ce blocage ». « Les Américains, explique le RCD dans un communiqué, devaient traiter de la délicate et décisive question de la surveillance internationale des élections. » L'un de ces Américains s'appelle Michael Moffo ; il a été l'un des premiers membres de l'équipe de campagne présidentielle de Barack Obama. Il est coauteur de Obama for America Organizing Manual, le guide national pour la stratégie, désormais célèbre, de Barack Obama. Il était l'un des premiers membres de la campagne présidentielle de John Kerry en mai 2002. L'autre est Jeffrey England, directeur supérieur des programmes de l'Institut démocratique national (NDI) au Maghreb. Il a passé plus de quatre ans à gérer le portefeuille Maghreb de l'institut à partir de Washington DC. Le Polonais, Zbigniew Bujak, est un homme politique connu, ancien dirigeant de Solidarnosc, une fédération de syndicats polonais fondée le 31 août 1980, dirigée à l'origine par l'ancien président Lech Walesa. Ce mouvement joua un rôle-clé dans l'opposition à l'ancien régime polonais. Grand syndicaliste et défenseur des droits de l'homme, Zbigniew Bujak a été prisonnier politique avant d'être député au Parlement polonais de 1989 à 1997. Il devait animer une conférence à l'université d'été du RCD sur le rôle de la société civile, en l'occurrence un syndicat, dans la transition démocratique. Le parti de Saïd Sadi estime ainsi que les autorités algériennes semblent plutôt dérangées par les thèmes sur lesquels les Américains et le Polonais devaient intervenir. « Traduit en clair, ce refus veut dire que ces deux questions qui ne figurent pas dans l'agenda politique du système algérien doivent être éliminées de tout débat public », est-il souligné dans le communiqué de ce parti. Les travaux de l'université d'été du RCD ont commencé hier et se poursuivront demain 23 octobre à Zéralda, à l'ouest d'Alger. Au moins 500 participants, venus de tout le pays et de l'émigration, y prennent part. Plusieurs thèmes ont été programmés pour être traités et débattus durant cette rencontre de trois jours. Parmi eux l'on peut citer « Entité nord-africaine. Tanger 1958 : pertinence historique et mise en œuvre politique » ; « La société civile dans la transition démocratique » ; « Quelle alternative face aux autoritarismes ? » ou encore « Faire partager la parole des femmes musulmanes ».