La frilosité des entreprises italiennes vis-à-vis du marché algérien, les conséquences de l'envolée de l'euro face au dollar, la libre circulation des personnes et l'union pour la Méditerranée ont été les principales questions débattues lors d'une rencontre qu'a eu hier l'ambassadeur d'Italie en Algérie, Giampaolo Cantini, avec les opérateurs économiques de Tizi Ouzou. Evoquant les IDE (investissements directs étrangers), l'ambassadeur reconnaît que la présence des entreprises italiennes sur le marché algérien demeure faible par rapport aux entreprises des autres pays d'Europe, ce qui est dû « à l'ignorance par les milieux d'affaires italiens des potentialités et des atouts que renferme le marché algérien », tout en excluant le prétexte sécuritaire. Pour preuve, il rappellera que « même durant les années les plus difficiles (les années 1990), les entreprises italiennes ont continué à travailler en Algérie, notamment dans le secteur des travaux publics ». Le représentant diplomatique italien à Alger a cité, sur son passage, le chiffre de 130 entreprises italiennes qui ont investi en Algérie, dont la plupart sont des PME/PMI évoluant dans le secteur de l'agroalimentaire implantées à Blida et à Annaba. Lors de cette rencontre, à laquelle ont pris part des membres de l'APW de Tizi Ouzou et des représentants de la chambre de commerce et d'industrie Djurdjura, les opérateurs économiques locaux ont exposé les conséquences de la dégringolade que continue de subir le dollar américain face à la devise européenne, l'euro, qui s'échange actuellement à près de 1,6 dollar. « La hausse de la valeur de l'euro n'est qu'une phase conjoncturelle qui pénalise les entreprises européennes autant que leurs partenaires », a répondu l'ambassadeur à un opérateur économique de la région de Tizi Ouzou qui a évoqué « les pertes subies par les entreprises algériennes importatrices atteignant jusqu'à 40% du montant des transactions ». Concernant les visas, M. Giampaolo a déclaré que les services consulaires italiens à Alger ont délivré plus de 8000 visas en 2007, près de 7000 en 2006 et plus de 5000 en 2005, soit une croissance annuelle moyenne de 16%. Sur un même registre, l'ambassadeur a invité les autorités algériennes à alléger les procédures d'octroi de visas aux demandeurs italiens, notamment les hommes d'affaires. Interrogé sur le projet de l'union pour la Méditerranée, l'ambassadeur a avoué que l'Italie, même si elle contribue activement à la concrétisation de cette initiative, son souhait est de concevoir le projet dans le cadre du groupe des 5+5, en l'occurrence l'Espagne, le Portugal, la France, l'Italie et Malte, du côté européen, et l'Algérie, la Mauritanie, la Tunisie, le Maroc et la Libye, du côté de la rive sud de la Méditerranée.