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Contre la faim : Libérons la nourriture Le regard de Caroline Boin (Directrice de projet à l'International Policy Network) et Douglas Southgate (Professeur d'économie agricole, d'environnement et d'économie du développement à l'université de l'Ohio).
Quand la nourriture ne traverse pas les frontières, la faim le fait. Les politiques et les experts se sont réunis à Rome au siège de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture afin d'examiner « Comment nourrir le monde en 2050 » en préparation à la Journée mondiale de l'alimentation, qui a lieu aujourd'hui. Mais la famine tisse sa toile en ce moment au Kenya, en Ethiopie et leurs voisins, à mesure que de nombreux gouvernements continuent de rejeter la recette du succès proposée par l'Unfao : le libre-échange des aliments. L'Unfao a récemment calculé qu'il n'y avait pas de raisons physiques empêchant la production alimentaire mondiale de suivre le même rythme de croissance que celui de la population. Ainsi, avec suffisamment de terres et d'eau pour nourrir les 2,3 milliards bouches supplémentaires attendus d'ici 2050, et des techniques agricoles toujours plus efficaces, pourquoi le nombre de personnes mal nourries a-t-il récemment augmenté à plus d'un milliard ? Parce qu'acheminer la nourriture au-delà des barrières gouvernementales à ceux qui en ont le plus besoin continue à être un combat dans de nombreux pays en développement. La pénurie alimentaire actuelle dans plusieurs pays d'Afrique de l'Est n'est pas causée par la sécheresse, le changement climatique ou la pression démographique. C'est plutôt que ces pays sont incapables de composer avec un climat relativement sec parce que leurs gouvernements n'ont cessé de décourager l'investissement dans l'agriculture et ont maintenu artificiellement élevés les prix des aliments. Ils le font en refusant d'échanger librement les aliments avec leurs voisins et avec le reste du monde. Se concentrer sur la production alimentaire n'a pas de sens si la nourriture ne peut être transportée et vendue librement. La famine de 2006 dans la corne de l'Afrique est un exemple révélateur. Tandis que les cultures sont abondantes dans le sud-ouest du Kenya, les gens dans le nord du pays étaient affamés. Voilà un schéma qui se répète souvent. Les famines, comme celle au Bangladesh dans les années 1970, sont causées par de mauvaises politiques. Avec un faible Etat de droit et une forte intervention dans l'économie, de nombreux pays africains ne présentent guère des environnements favorables à l'investissement ou aux affaires. Mais les agriculteurs sont particulièrement touchés : dans l'ensemble, les agriculteurs africains paient 60% de plus en taxes à l'exportation que les autres entreprises africaines. De manière perverse, de nombreux pays en développement luttent contre tout commerce mondial avec des barrières quatre fois plus élevées que dans les pays à revenu élevé. Lire l'article dans son intégralité sur www.unmondelibre.org