Ancien directeur de la rédaction du quotidien Le Monde de 1996 à 2004, Hervé Edwy Plenel, militant de gauche, étudiant à Alger dans les années 1960, est secrétaire général du Syndicat de la presse indépendante d'information en ligne (SPIIL). Il est auteur de plusieurs essais comme Secrets de jeunesse, Le journaliste et le président et Combat pour une presse libre. «Ce prix est une reconnaissance pour ce journaliste dont l'itinéraire professionnel est exemplaire. Il a su conserver son indépendance grâce à son professionnalisme et sa quête permanente d'un journalisme d'investigation libéré de toute forme de pressions politiques et économiques», a estimé Zakia Ourtilane, secrétaire générale du comité du prix Omar Ourtilane. Le jury du prix Omar Ourtilane est composé d'Ahmed Bédjaoui, Zoubir Souissi, Ali Djerri et Nacer Djabi (Algérie), de Ahmed Boughaba (Maroc), de Yahia Chaqir (Jordanie) et de Juliana Segrena (Italie). «Nous avons travaillé dans un esprit de dialogue. Les membres du jury ont été solidaires dans la décision. A l'unanimité, nous avons décidé d'attribuer le prix à Edwy Plenel. Cette distinction ne va pas seulement à la personnalité de ce journaliste qui a montré comment garantir son indépendance dans un contexte difficile. Un contexte de conflit d'intérêts divergents. Il a eu le courage d'aller dans l'investigation, quel que soit le prix», a déclaré Ahmed Bédjaoui, président du jury, qui a estimé que la récompense va aussi à la nouvelle presse, la presse électronique. «C'est un message que nous lançons à la jeunesse algérienne, pour que la presse adopte le renouveau», a-t-il ajouté. «Je suis plus que touché par ce superbe prix. Omar Ourtilane est resté simple, vivant dans sa cité. Il n'a pas changé sa vie pour les honneurs du pouvoir. Il représente le sacrifice des journalistes algériens pour l'exigence de vérité, le droit de savoir des citoyens, le pluralisme des opinions et la liberté de l'information», a déclaré Edwy Plenel. Un hommage a été rendu aussi à la moudjahida et ancienne journaliste Zhor Zerari. «C'est une manière à nous d'honorer toutes les moujahidate qui ont contribué au combat pour la libération du pays», a souligné Zakia Ourtilane. «Zhor Zerrari a tellement subi la torture qu'elle a peur d'allumer l'électricité. Son père, Saïd Zerrari, a été enlevé à Belcourt (Alger) en 1957 par un commando de tortionnaires dirigé par Jean-Marie Le Pen. Jusqu'à maintenant, on ne sait pas où Saïd Zerrari a été enterré», a déclaré le journaliste Tayeb Belghiche, qui a représenté la moudjahida à la cérémonie. Le journaliste Zoubir Fadel, qui a animé la soirée, a relu des extraits de billets de Omar Ourtilane publiés dans El Khabar dans les années 1990. La soirée a été clôturée par un récital andalou interprété par la troupe El Bachtarzia de Koléa.