La polémique entre les partisans et les opposants du contrat de Rome (1994) est loin de s'estomper. Chacun campe sur ses positions et rejette le point de vue de l'autre. Hier, au deuxième et dernier jour de l'université d'été du RCD, la réunion de Sant'Egidio (Italie) à laquelle ont pris part cinq chefs de partis politiques algériens et des militants des droits de l'homme a été suscitée et le débat a été ouvert à nouveau. Un débat qui s'est transformé en polémique entre le président du parti, Saïd Sadi, et le président d'honneur de la LADDH, Ali Yahia Abdennour. Animant une conférence sur les droits de l'homme, Ali Yahia Abdennour, qui était un des acteurs de cette réunion, ne s'est pas gardé de faire des reproches à Saïd Sadi sur ses positions durant les années 1990. « Mon ami Saïd Sadi m'a reproché le fait d'avoir défendu les responsables du FIS. Moi je ne fais pas de politique. C'est une question de droits de l'homme et je n'ai fait que défendre des individus, sans prendre un seul sou », déclare-t-il. Poursuivant, il critique les démocrates, dont le leader du RCD, d'entretenir la division du pôle démocratique. « Je crois qu'il faut dépasser l'adolescence politique et la lutte de leadership si l'on veut constituer une alternative démocratique forte », enchaîne-t-il en s'adressant à Saïd Sadi, assis à ses côtés à la tribune. Et ce dernier n'est pas resté indifférent. Il intervient juste après pour apporter une réponse. « Vous m'avez fait dire une chose que je n'ai jamais dite. Je ne vous ai pas reproché le fait d'avoir défendu le FIS, mais d'avoir participé à la réunion de Sant'Egidio. Là, vous avez fait de la politique et je vous ai critiqué sur ce sujet », lui réplique-t-il. Saïd Sadi récuse aussi la question de leadership évoquée par son invité.