Nawel Hadj Abdelhafid est reporter-photographe qui a exercé à Liberté, Liberté Eco, La Dépêche de Kabylie et actuellement, elle est au Temps d'Algérie. Bien qu'elle couvre l'actualité et les événements au bout de son objectif… premier, elle a la fibre artistique et voire esthétique. Elle veut se démarquer du carcan routinier et puis sortir vraiment des sentiers battus, et ce en s'adonnant à sa passion dévorante : l'art. Et pas du tout mineur ! Eperdument éprise de thèmes relatifs à la culture, elle a été immanquablement séduite et obnubilée par le Festival culturel panafricain qui s'est déroulé du 5 au 20 juillet 2009. A telle enseigne qu'elle a consacré et dédié une exposition au Panaf' 2009 intitulée tout simplement « Les invités de l'Algérie », et ce, au sein de l'espace Soleilo, à Bou Ismaïl. Une galerie éclectique, plurielle, chatoyante et foncièrement photogénique. Avec en prime, une certaine poésie dans l'approche de ses « sujets et subjectiles ». D'ailleurs, les titres de Nawel sont verbaux et sans ambages ni fioritures : L'Algérie, un accueil chaleureux, Une Afrique moderne et universelle, Quand l'homme dégage sa flamme, Les Africains, les Angéliques, L'Afrique, couleurs, danses et chants, Youssou N'dour, une légende vivante ou encore Myriam Makeba, grande et éternelle. En s'attardant à sa collection-photos, on découvre ici, Khaled, le king du raï, transporté dans un emportement mélomane et céleste ; là, Youssou N'dour ou l'aphorisme : black is beautiful (le noir est beau) ou encore là-bas, Kateb Amazigh, en transe, sur le « diwan du monde ». « Ce sont des moments et des images qui m'ont tellement marquée et captivée, avec cet événement qu'a été le Panaf' 2009. Ainsi, à travers cette rétrospective, je voulais rendre hommage à l'Afrique et à son acte créatif, artistique, humain et généreux. Les artistes qui s'y sont produits sont des professionnels et ils se sont entièrement investis dans cet événement corps et âme », commentera-t-elle au sujet de son exposition. A propos du déclic artistique qu'elle privilégie par rapport aux sujets dits « sérieux » et voire dramatiques, Nawel confie : « Les choses tristes m'ont beaucoup marquée. Les attentats à la bombe, le terrorisme, le climat mortifère, les blessés... Cela m'a affecté tristement. Avec du recul, il fallait changer, passer à autre chose. Et puis montrer un autre visage de l'Algérie. La vie, la joie, quoi ! » L'amour dévastateur pour la photo, c'était dans sa prime jeunesse quand elle a découvert la beauté magique des paysages de l'Algérie. Depuis, de l'argentique au film couleur en passant par le numérique, Nawel, armée de son boîtier, chasse et « vole » des images d'espoir, d'espérance et de poésie. Un regard féminin, délicat et élégant !