Les habitants de la localité de Mahelma, à l'ouest d'Alger, semblent tous traumatisés. Hommes, femmes, vieux, jeunes… même les petits enfants ne peuvent dissimuler la crainte et le traumatisme qui se lisent sur leurs visages innocents. «Regardez ce petit, il évoque le nom de Chaïma sans arrêt», lâche Omar en désignant son petit enfant qui ne dépasse pas 4 ans. Ce trentenaire, assis sur le trottoir en tenant un gobelet de café, décrit à son ami les circonstances dans lesquelles la défunte fille avait été enlevée. Apparemment, ce drame ne quitte plus l'esprit ces jours-ci. L'assassinat de Chaïma a semé la terreur chez les habitants de ce quartier qui, selon eux, était très réputé pour sa sécurité. «Tout le monde est consterné par cette tragédie, surtout que cela s'est passé à Mahelma. C'est la première foi que cette localité connaît un tel drame. En plus, les gens de cette localité se connaissent tous, c'est ce qui est bizarre !», renchérit la même personne. La placette, où se réunissaient tous les enfants de ce quartier, y compris la petite fille assassinée, est aujourd'hui déserte. Même le terrain où ces «gosses» jouaient au foot constitue, désormais, un péril. Les quelques enfants qui traînent dehors sont tous accompagnés de personnes adultes. Consternation D'ores et déjà, ils n'ont pas le droit de sortir jouer, même en présence de leurs parents, d'autant plus qu'ils sont en vacances. «Cette placette a toujours été animée par les enfants du quartier. Chaque jour après la sortie de l'école, ils viennent tous ici. Même la petite Chaïma venait partager sa joie avec ses amis. Mais après le drame, ils restent tous enfermés chez eux. Leurs parents ne les laissent pas sortir de peur que le même scénario se reproduise», commente un autre riverain, traumatisé. Omar reprend la parole et somme son enfant de jouer devant lui. «Dorénavant, mon fils ne sortira qu'avec moi. Il n'est pas question de le laisser avec d'autres personnes, même avec mon propre frère, tranche-t-il. C'est bon ! Ce qui s'est passé avec la pauvre Chaïma a terrorisé tous les parents du quartier.» En s'enquérant des enfants qui habitent dans ce quartier, quelques pères de famille ont révélé que même leurs enfants ne veulent pas sortir. Ils préfèrent rester cloîtrés à la maison, car ils sont toujours sous le choc. Choc L'histoire de cet enlèvement anime les discussions. L'oncle de la défunte relate amèrement le choc qu'il a subi lorsqu'il avait reçu le coup de fil du jeune homme qui l'a informé de l'assassinat de Chaïma. «Selon ceux qui ont trouvé son cadavre, elle a été assassinée à coups de poing et violée. Vous réalisez ce que je vous raconte ! C'est une fillette de huit ans», fulmine-t-il, les larmes aux yeux, avant de réitérer plus fort : «C'est une fillette de huit ans, bon sang !» «Les traces du viol étaient très claires sur son petit corps», conclut Omar.