C'est une singulière bataille à coups de plantes grasses, roses et arbustes ornementales, dont nous avons fait la découverte, samedi dernier en plein centre-ville de Guelma, et ce à l'occasion de la journée nationale de l'arbre. Le bras de fer engagé depuis quelques mois entre des citoyens d'une même cité, en l'occurrence celle du 8 Mars à Guelma-ville, est d'ordre écologique. D'un côté, il y a ceux qui « cultivent » les immondices, déchets hospitaliers et gravats et de l'autre côté, il y a les éco-citoyens, ceux qui ont fait de leurs espaces verts immédiats des jardins fleuris toute l'année. « Nous nous battons depuis plus deux années pour faire des espaces verts qui longent nos immeubles un modèle à suivre », déclarent des propriétaires d'appartements. Et d'ajouter : « Mais peu de personnes à Guelma sont sensibles à notre action. » En effet, hier était une journée particulière : la mairie de Guelma devait apporter toute l'aide nécessaire en moyens humains et matériels (râteaux, pelles, etc.) à la demande d'une association promouvant l'écologie à Guelma. Soixante bénévoles attendaient le matériel au petit matin. Mais contre toute attente, seules quelques pioches et pelles ont été fournies par la mairie. Visiblement, la salubrité et l'embellissement des quartiers sont pris à la légère par les autorités locales. « Le maire de Guelma aurait pu venir pour donner l'exemple en plantant un arbre », s'indignent les personnes présentes. Mais bon ! Chacun choisit son camp dans cette bataille. Bourssasse Mazouz, habitant de la cité du 8 Mars, a fait de l'espace vert commun le long de son immeuble ce que peu de personnes peuvent faire dans leurs propres demeures. Il déclare : « Un jour, j'ai appelé un voisin au téléphone. Je me suis présenté. Ensuite, je lui ai dit : Que vois-tu en face de toi ? Il me répond : des roses et des arbustes fleuris. Et devant chez toi, que vois-tu ? Il ne m'a pas répondu ». En clair, le voisin dont parle Mazouz « cultive » les poubelles comme beaucoup de citoyens d'ailleurs. Au gré des immeubles, des habitants nous interpellent ; ils nous montrent la présence de déchets hospitaliers provenant, disent-ils, d'un laboratoire d'analyses médical. Face à cet antagonisme, il fallait donc connaître l'avis de ceux d'en face. « Nous n'y sommes pour rien dans cette histoire. La mairie est totalement absente. Les poubelles restent des jours avant d'être ramassées par les éboueurs », déclarent-ils. Quoi qu'il en soit, un effet boule de neige est perçu ça et là dans la cité du 8 Mars. Les espaces verts sont nettoyés et fleuris. « La cité du 8 Mars doit devenir une cité-pilote en matière d'écocitoyenneté », nous dit-on. Le défit est de taille !