Douze personnes ont été écrouées lundi au tribunal de Lyon après la découverte d'une imprimerie qui aurait fabriqué des centaines de millions de faux dinars algériens à Lyon dans l'imprimerie qui avait pignon sur rue dans le 3e arrondissement de Lyon, à proximité du quartier de La Part-Dieu. France. De notre correspondant Dans un autre local, à Villeurbanne, les policiers ont découvert du papier fiduciaire algérien tout ce qu'il y a de plus officiel, provenant d'un vol à main armé perpétré à Marseille en 2006, des planches de billets imprimés et 30 000 billets de 1000 DA (10 euros) prêtes à l'emploi. Avec ce type de papier, les faux billets avaient tout de vrais. Il s'agit de papier bancaire prêt à être imprimé, comportant déjà des dispositifs de sécurité comme des filigranes. Pour les faux-monnayeurs, ce n'était plus de l'imitation, mais presque une imprimerie officielle parallèle qui a fonctionné, bien qu'on ne sache pas combien de centaines de milliers de dinars algériens ont été fabriqués ici. Ni comment ils ont pu être rapatriés en Algérie. A ce sujet, les spécialistes du banditisme « pensent qu'il fallait avoir de sérieux relais pour écouler une telle marchandise, jusque dans le système du pays concerné », relate le journal le Progrès. Les rouleaux de papier saisis, prêts à être imprimés, donnent une idée de la masse monétaire en jeu : chaque rouleau pèse 400 kg. Déroulé, c'est presque 10 km de papier bancaire. « Des millions de billets. Mieux que le loto et le quinté réunis ! », s'exclame notre confrère. Quand on sait qu'à Marseille en 2006, 20 rouleaux avaient été volés, les comptes sont faits. Banco ! Par ailleurs, les enquêteurs ont révélé qu'en janvier 2009, 350 000 faux billets de 1000 DA étaient saisis, en papier du stock dérobé à Marseille. La police judiciaire de Lyon, qui avait mis en place une surveillance depuis avril, n'avait rien laissé fuir de ses investigations jusqu'à la conclusion de sa traque dimanche. En plusieurs endroits de la vallée du Rhône et à Saint-Etienne, la semaine dernière, au même moment, plusieurs personnes ont été arrêtées en flagrant délit. Les suspects sont présentés comme étant des Français âgés de 30 à 60 ans, dont certains membres présumés du grand banditisme lyonnais ou marseillais. Les enquêteurs ne disent pas si parmi les interpellés il y a des personnes d'origine algérienne. Des noms de Français liés au grand banditisme dans un axe PLM (Paris, Lyon, Marseille) ont cependant filtré dans la presse lyonnaise, liés au proxénétisme, aux meurtres, contrefaçon, trafic d'armes. A côté de ce monde peu recommandable, les policiers, au cours d'une minutieuse enquête, ont fait remonter à la surface les petites mains qui ont mis au service de l'opération leurs talents techniques, que ce soit dans l'informatique ou l'imprimerie, dans le genre du célébrissime film Le cave se rebiffe, mille fois diffusé sur le petit écran. Sauf que là, ce n'est pas du cinéma, ou peut-être que si, puisque une source proche du dossier estime qu'une affaire comme ça, c'est rarissime, il faut remonter au temps de la French Connexion. Autre film mémorable. L'enquête a été menée sous l'autorité de la Juridiction interrégionale spécialisée (Jirs), par les polices judiciaires de Lyon et Marseille, avec l'appui de l'Office central français de répression du faux-monnayage.